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Les Zones Pionnières de l'État de Sao Paulo1

Published online by Cambridge University Press:  30 October 2017

Pierre Monbeig*
Affiliation:
Université, São Paulo
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Celui des paysages de l'État de São Paulo qui peut-être déconcerte le plus le nouvel arrivant au Brésil, ce n'est pas tant la plaine des bananiers et des palétuviers de Santos, ni la forêt des versants de la Serra do Mar, ni les vastes étendues plantées de café, mais bien le paysage qu'il découvre à son réveil, après une nuit de train, en pénétrant dans les régions de défrichements. Auprès des gares, maisons de bois clairsemées et dispersées, scieries bruyantes ; le long de la voie, des chemins où cahotent de lourds camions ; tour à tour, le train circule au milieu de la forêt encore intacte ou bien passe entre deux rangées de plantations naissantes où les jeunes pieds de café, les cotonniers et les tiges de maïs semblent croître pêle-mêle au milieu des arbres abattus, trop gros pour être enlevés, et que dominent encore quelques troncs calcinés qui donnent à ces pays où s'éveille la vie un aspect de contrée ravagée.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1937

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Footnotes

1

Parmi tous ceux qui, par leur inlassable bonne volonté, m'ont permis d'écrire cette étude, je dois remercier particulièrement Mr Julio Mesquita Filho, Mr Rubens Borba de Moraes, Mr Raul Ferraz de Mesquita et Mr le Consul du Japon, à São Paulo. On aura toujours intérêt à relire les chapitres consacrés à l'État de Saint-Paul par Mr Pierre Denis, soit dans son Brésil au xxe siècle, soit dans le volume sur l'Amérique du Sud de la Géographie Universelle ; de même, voir l'article de Mr Pierre Deffont Aines sur Les pays et paysages de l'État de São Paulo (Annales de Géographie, 1936) et ma communication à l'Association des Géographes français («Les voies de communication dans l'État de Sã o Paulo » ) dans Bulletin de janvier 1937

References

page 344 note 1 Les seuls noms de pays que connaissent les Paulistes sont tirés des raisons sociales des Compagnies de chemin de fer. Ainsi «la Noroeste » désigne, dans le langage courant, aussi bien la Compagnie de chemins de fer de la Noroeste qui relie Saint-Paul au Matto Grosso que l'ensemble des municipes desservis par cette compagnie ; de même pour la Paulista et la Sorocabana ; mais, depuis les progrès des lignes de ces deux sociétés, on a pris l'habitude de dédoubler leurs régions en Paulista et Alta Paulista, Sorocabana et Alta Sorocabana.

page 345 note 1 Voir toutes les explorations des rios paulistes par la Commissâo Geologica e Geografica db Estado de São Paulo.

page 346 note 1 L'alqueire vaut, approximativement, 2 ha.

page 346 note 2 Outre un voyage en octobre 1936, en ce qui concerne Marilia et sa région, je dois beaucoup à un travail inédit de Mlle Ruth Alcantara.

page 347 note 1 Cf. Joao Carlos Fairbanks, Ensaio anthropogeographico da Alta Sorocabana dans Menue Panorama, anno î, nos 1 et 2, p. 22-31 et 12-21, janvier et février 1936 (São Paulo).

page 347 note 2 Le recensement agricole de 1934 fournit sur ce point des chiffres caractéristiques : dans la municipe de Marilia, sur un total de 3 313 propriétés agricoles, on constate que 1 987 ont une superficie inférieure à 10 alqueires, 608 de 10 à 20, 454 entre 20 et 50, 120 de 50 à 100 et seulement 144 dépassent 100 alqueires. Presque toujours les parcelles mises en vente mesurent dix alqueires et l'immigrant limite son achat à une seule, au moins pour débuter ; posséder 30 ou 40 alqueires indique un petit capital.

page 347 note 3 Sur la question de la propriété à Saint-Paul, voir dans Geograjia, n° 1, 1935, le travail de Caio Prado Junior.

page 348 note 1 Cf. Luis Flores De Moraes Rego dans Geografia, n° 1,1935.

page 349 note 1 Paranâ Plantations Ltd, Ninth annual report and balance sheet to 31st december, 1934. Voir aussi Pierre Monbeio, A zona pioneira do Norte Paranâ dans Geografia, n° 3, p. 221-228, 1935.

page 349 note 2 Les compagnies ont seulement accordé des tarifs spéciaux aux émigrants. Cependant, depuis quelques années, un groupe des principaux actionnaires de la Cle Pauliste a entrepris de racheter pour les lotir quelques grandes plantations abandonnées situées auprès de la ligne afin de revigorer ainsi le trafic décadent de quelques gares.

page 350 note 1 Renseignements tirés d'un travail (à paraître dans Geografia) qui a pour auteur Mr Buripides Simoës de Paula.

page 353 note 1 Les plans de lotissement de la colonie Bastos sont particulièrement représentatifs, car la colonie a été divisée en autant de secteurs qu'il y a de lignes de crêtes ; chacune de ces lignes de crête a servi à établir un chemin sur lequel prennent appui tous les lots descendant de part et d'autre vers les ruisseaux qui courent au fond des vallées ; l'emplacement de chaque maison a été indiqué dans le bas de la pente, mais non pas au bord même de l'eau, et un autre chemin suit la courbe de niveau, desservant chaque maison comme un boulevard circulaire ; de place en place, une voie de raccordement a été tracée entre le chemin d'en haut et celui d'en bas.

page 353 note 2 Dion, , Essai sur la formation du paysage rural français, p. 45 (Tours, 1934 Google Scholar).

page 353 note 3 C'est un dessin tout différent qui est donné aux parcelles tirées également de fazendas au sol épuisé, mais loties parleur propre propriétaire ; celui-ci, en effet, garde toujours pour lui une portion plus ou moins grande et il commence par délimiter ce qu'il veut conserver. II choisit, naturellement, les parties du domaine les moins épuisées, les mieux exposées, les meilleurs pieds de café ; souvent aussi des motifs qui n'ont rien à voir avec la culture déterminent le tracé des nouvelles limites : garder un arbre isolé, conserver un paysage familier, etc. La géométrie et la justice perdent leurs droits ; les parcelles affectent les contours les plus variés, quoique l'on s'efforce encore de donner au petit propriétaire l'accès à l'eau et à la route.

page 354 note 1 Aux bords des voies ferrées, on habite volontiers de vieux wagons abandonnés par les équipes de poseurs de rail ; le wagon est la première habitation dans la zone pionnière.

page 357 note 1 On peut admettre la parité entre le milreis (1 $ 000) et le franc.

page 357 note 2 En juillet 1935, le seul habitant de la ville d'Arapongas, qui n'était alors qu'une longue bande défrichée avec quatre « rues » coupant une route, était un Français ; il avait payé 1 500 $ 000 une « data » d'angle, ce qui se révéla un placement de qualité exceptionnelle car, un an après, la ville comptait quarante familles et notre compatriote, ayant monté un petit commerce d'épicerie, boissons, outils, journaux, avait largement récupéré sa mise de fond.

page 358 note 1 Plus précisément, la chacara est le petit domaine voisin d'une ville qui est autant domaine de plaisance que source de revenus pour son possesseur ; le sitio qui est exploité directement est exclusivement agricole ; le terme de skiante désigne tout petit propriétaire rural, quelle que soit la culture faite, que ce soit dans une banlieue maraîchère ou non.

page 358 note 2 L'un, dit « AltoCafezal », fut fondé en 1923 ; le second, « Vila Barbosa », en 1924 ; le troisième, nommé « Lacio », en 1925. La rivalité entre les trois agglomérations fut l'oeuvre indirecte de la voie ferrée lorsque l'emplacement de la gare, alors future, eut été marqué ; le nom fut aussi procuré accidentellement par le rail, les stations devant avoir leur lettre initiale en suivant l'alphabet et la lettre M revenant au kilométrage d'Alto Cafezal.

page 363 note 1 Dans le Nord de l'État du Parana

page 364 note 1 Le manque de main-d'oeuvre est extrêmement sensible et constitue un des gros problèmes de l'État de São Paulo.

page 365 note 1 Cf. p. 347, n. 1.

page 365 note 2 Lucien Febvre, Pour comprendre l’Amérique du Sud, dans Annales, t. VI, 1934, p. 396.