Published online by Cambridge University Press: 23 May 2014
Analysts of African business in the 1960s and 1970s stressed the weakness of the local private sector and its subordination to foreign capital and the government. Have economic liberalization and the shrinking of the state changed matters? This paper takes up this question in an analysis of Senegal. Here, relations between the state, foreign capital, and indigenous business interests have changed considerably since 1980, signaling what may be some of the most significant shifts in Senegal's political economy since Abdou Diouf's coming to power in 1981. There has been a shift of commercial control away from the state and foreign interests and toward the Senegalese “informal sector,” and clear moves away from the old pattern of clientelist-style relations between Senegalese business and the regime.
In this paper, we argue that in spite of changes, the political clout and economic ambitions of Senegalese business interests are still limited by their weak hold on productive sectors of the economy. This is clear in the economic policy fights of the 1990s. Much of the contest is a struggle for commercial-sector advantage that pits old-style politician-businessmen against the “informal sector” commercial interests that have been gathering force in Senegal since the 1970s. These changes seem to have less to do with the emergence of “indigenous capitalism” than with diminution of the regime's ability to constrain and canalize the development of indigenous commercial interests.
This paper traces these developments, grounding the analysis of the 1990s in a detailed empirical study of UNACOIS, a sometimes-militant business association that emerged in Dakar in 1990 to represent the Senegalese “informal sector.”
Les analystes des Affaires africaines des années 60 et 70 ont mis l'accent sur la faiblesse du secteur privé local et sa subordination au capital étranger et au gouvernement. La libéralisation économique et le rétrécissement de l'état ont-ils engendré des changements? Notre but est ici de répondre à cette question en examinant le cas du Sénégal. Ici, les relations entre l'état, le capital étranger et les intérêts des affaires locales ont notablement changé depuis 1980, annonçant ainsi, peut-être, les plus grands changements dans l'économie politique du Sénégal depuis l'arrivée de Abdou Diouf au pouvoir en 1981. Le contrôle commercial est passé des mains de l'état et des intérêts du capital étranger à celles du “secteur informel” sénégalais de même qu'il y a eu un divorce d'avec les anciens rapports clientélistes entre le régime et le monde des affaires.
Dans cette étude, nous soutenons que malgré ces changements, le poids politique et les ambitions économiques des intérêts des opérateurs économiques locaux demeurent très limités par leur faible maîtrise des secteurs productifs de l'économie. Cette réalité se manifeste à travers les luttes engendrées par les politiques économiques des années 90. Il s'agit ici d'une lutte pour le contrôle du secteur commercial entre le vieux modèle du “politicien-homme d'affaires” contre le “secteur informel” dont les intérêts commerciaux ne cessent de se renforcer depuis les années 70. Ces changements semblent moins liés à l'émergence d'un “capitalisme indigène” qu'à l'incapacité croissante du régime de maîtriser et d'orienter le développement des intérêts commerciaux locaux. Cette étude suit ces développements, fondant son analyse des années 90 sur un examen empirique détaillé de l'U-NACOIS, une association commerciale parfois très militante qui vit le jour à Dakar en 1990 et dont le but est de représenter le “secteur informel” du Sénégal.