Published online by Cambridge University Press: 23 May 2014
Indigenous Lessors and Non-native Tenants: Land at Stake and Political Engagement in Cameroon
Dans les années 90 au Cameroun, comme ailleurs en Afrique, le processus de démocratisation et le multipartisme politique renforçaient les identités locales et donnaient naissance à une opposition émotionnellement chargée entre les soi-disant “premiers colons” (les autochtones), et ceux qui étaient arrivés plus tard (les allogènes). Cet essai se concentre sur les luttes entre les autochtones Beti et les allogènes Bamileke à Yaoundé, la capitale. Les Beti, affirmant que les Bamileke ont manœuvré pour les pousser hors de leurs terres, poussent une complainte bien connue depuis le temps où Yaoundé devenait capitale de la colonie dans les années 20. Le propos de cet essai est de montrer que les revendications sur l'appartenance des terres sont devenues explosives car elles sont à présent liées à la compétition politique qui se déroule sous le système du multipartisme électoral. Les propriétaires Beti sont choqués par l'opposition de leurs locataires Bamileke au parti du président Biya, considéré par la plupart des Beti comme un “fils de la terre.” En introduisant des partis de l'opposition, ces “locataires” Bamileke, revendiquent les Beti, semblent avoir l'intention de dominer les propriétaires dans “leurs propres maisons” et sur “la terre de leurs ancêtres.” Cet essai analyse cette relation entre les “hôtes” et les “invités,” centrée sur la revendication des terres, en relation avec le discours politique dominant sur la construction d'une citoyenneté nationale dans un contexte multiethnique tel que le Cameroun. Cet essai tente également de démontrer que la notion même de citoyenneté nationale reste très précaire tant que les différences ethniques seront utilisées à des fins politiques.