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Structure de la Parenté chez les Goula Iro1
Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
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L'étude d'un système familial postule l'inventaire et l'analyse des termes par lesquels les personnes apparentées s'appellent ou se désignent. Une investigation de cet ordre engage l'ethnographe (et son lecteur) sur des chemins arides, mais elle a chance d'aboutir aux distinctions pertinentes qu'une société donnée met en œuvre dans son mode de vie familiale. Notre propos se limite ici à rechercher de telles distinctions dans le cadre de Boum Kabir, village tchadien habité par 900 Goula Iro.
- Type
- Research Article
- Information
- Copyright
- Copyright © International African Institute 1964
References
page 361 note 1 Au fut et à mesure de notre inventaire, les principaux termes de parenté ont été ou seront affectés de numéros portés en marge; dans les schémas, les mêmes numéros, souscrits à Δ et ◯, se réfèrent auxdits termes.
page 361 note 2 Lorsquʼun terme français indiquant la parenté se trouve entre guillemets, il doit toujours être pris dans l'acception classificatoire convenant au terme kùláál correspondant. Sans guillemets, le même terme doit se comprendre dans le sens français habituel.
page 361 note 3 Et ñò-mènèè-á, terme qui, là où il intervient, nʼa pas l'extension de páñsòpìn, mais est employé en synonymie de ce dernier mot.
page 363 note 1 pù est le personnel première personne plurielle exclusive, dont nous avons rencontré ci-dessus le répondant -pin dans la classe des déterminatifs (cas de páñsòpìn).
page 363 note 2 La coutume du mariage préférentiel entre cousins croisés est inconnue à Bourn Kabir, où cousins parallèles et croisés entrent traditionnellement dans le cadre prohibitif de l'inceste. — Au niveau de la nomenclature, ñò-èèmààlὲ ne serait probablement pas remplaçable par páñsòpìn si l'interdit d'inceste concernait les parallèles et pas les croisés. En effet, dans les contextes ethniques ou prévaut la solution du mariage entre cousins croisés, subsiste — tout comme ailleurs — le souci de garantir contre une dénaturation incestueuse l'alliance ancestrale, dont le maintien est ainsi prévu: une cousine croisée peut alors devenir ma femme en ce quʼelle nʼest pas ma ‘sœur ’, tandis que je ne puis épouser une cousine parallèle, classée comme ‘sceur’.
page 363 note 3 èèmààlὲ et pàñsòpìn sont rejetons d'individus qui, remarquons-le, s'appellent eux-mêmes mutuellement ‘páñsòpìn ’.
page 363 note 4 Cf. les deux numéros 7 occupant la partie droite du schéma 2.
page 364 note 1 ‘marâtre ’ est à entendre techniquement comme ‘femme du père par rapport aux enfants d'un autre lit’.
A ce propos, il convient d'ajouter que la situation éventuellement créée par une polyandrie successive nʼaboutit pas, du côté paternel, à une terminologie symétrique. Autrement dit, aucun analogue du mot français ‘paritre’ ne figure en regard de èèwdd. Si ma mère se remarie après la mort de mon père, son nouvel époux est páá, tout comme le précédent, je nomme les consanguins de ce second páá de la même façon que je désignais ceux de mon géniteur. Pareille assimilation est d'autant moins factice que le nouvel époux, prenant la plupart du temps la place d'un ‘frère ’ défunt, entrait déjà dans la classe de mes ‘pères’ avant d'épouser ma mère. Ainsi, tout se passe comme si la présence du degré zéro dans la dénomination du second époux de ma mère enregistrait le lévirat comme un trait pertinent du système considéré.
Signalons enfin que, si le terme ‘parâtre ’ est absent de la nomenclature, la réalité péjorative quʼil connote s'incarne parfois dans le personnage de tìttì (cf. ci-dessous, p. 366).
page 364 note 2 On reconnaît dans ce terme le monème káá, présent dans l'appellation d'un ancêtre. Ici, /káá/ nʼest jamais séparé du possessif antéposé /ñò/, et l'appellation ñò-káá [n° 16[ convient indistinctement à un homme ou à une femme.
page 364 note 3 À commencer par les conjoints de ses propres enfants et petits-enfants (qui ne figurent pas sur le schéma 2, où Ego nʼest pas marié).
page 364 note 4 ñòʼúsà est le seul terme nommant une relation au travers de deux alliances horizontalement figurées (cf. schéma 3 bis): la relation définie implique en effet, entre Ego et chacune des intéressées, sa proper alliance + l'alliance de l'intéressée. Toutes ces alliances ont ceci en commun que le parti masculin est ‘unique’, car — ou bien constitué par un seul individu, — ou bien composé d'individus en relation depáñsòpìn.
page 365 note 1 L'humour sait déclarer plaisamment des choses sérieuses qui peuvent, à la limite, confiner à la calamité. Employé à bon escient, cʼest-à-dire socialement intégré, il nʼest pas démuni de valeur cathartique.
En fait, ce nʼest pas une exception de voir, à Boum Kabir, deux épouses d'un même homme vivre en excellent voisinage, et se comporter mutuellement comme des sœurs, jusques et y compris dans le soin pris par l'une des enfants de l'autre.
page 367 note 1 Pour désigner l'enfant de la femme de son mari, Ego féminin peut dire aussi ‘páñsò pélén ’ (‘enfant du mari’).
page 367 note 2 Dit par Ego masculin, ñòmènèèá — rappelons-le — signifie ‘mon frère ’, tandis quʼEgo féminin use de ce terme pour désigner sa ‘soeur ’.
page 368 note 1 Ces femmes appartiennent aux deux groupes voisins, arabe et sara.
page 369 note 1 Sa femme-páñsòpìn habitait, avant le mariage, à 30 km de Boum Kabir, au village de Tamba, où se trouvait domicilié le père de celle-ci (le père de Tàki habite Boum Kabir).
page 369 note 2 Celui qui épouse la femme d'un ‘frère ’ décédé dit ‘ñó kúi máàl-ὲ-pìn ’ (litt.: ‘jʼépouse notre dot’).
page 369 note 3 Étymologiquement, ‘inceste ’ est la négation de la ‘caste’ en même temps que de la ‘chastete ’. — En d'autres termes, la ‘caste ’ des consanguins et la ‘caste ’ des alliés postulent chacune leur intégrité, faute de laquelle l'alliance, vide de tout contenu réel, se dissoudrait en mélange naturel.