Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
The Berti, numbering about 25,000, inhabit the part of the Northern Darfur district round their traditional centre, Melit, which lies about thirty-five miles north-east of El Fasher, the capital of the Sudanese province of Darfur. Their original language belonged to the Middle Sahara group and was closest to the Zaghawa language, but for several generations now they have been arabized. They form the sedentary population of the dry steppe of Northern Darfur and depend on agriculture with pennisetum as the staple, on animal husbandry and on collecting gum from the Acacia verek, which they sell at the local markets. Another, probably larger, part of the Berti now live in Eastern Darfur, where they migrated during the last century under pressure from the expansion of the neighbouring Meidob into their original territory in Northern Darfur.
LES CONSÉQUENCES SOCIALES DE LA DIA CHEZ LES BERTI
La tribu des Berti, comptant à peu près 25.000 membres, habite une portion du district nord de la province Darfour en République soudanaise. Les Berti sont une tribu établie à demeure qui s'occupe d'agriculture et d'élevage. Le groupe le plus grand dont les membres se considèrent comme apparentés en ligne patrilinéaire, est la lignée maximale. Les lignées maximales particulières diffèrent considérablement entre elles par le nombre de leurs membres. Le nombre effectif de membres vivants exerce son influence sur le nombre de subdivisions intérieures de chaque lignée maximale ainsi que sur le nombre de plans de sa segmentation intérieure.
Le rôle joué par la lignée maximale dans la vie sociale des Berti, est très limité. C'est notamment en tant qu'unité tenue de payer l'indemnité dite dia, une compensation financière ou matérielle payée en dédommagement d'une infraction commise en dehors de la lignée du coupable, comme par exemple homicide ou blessures par imprudence, préjudice matériel causé involontairement par un membre d'une lignée maximale à un membre d'une autre lignée. C'est le coupable lui-même, de concert avec ses parents bilatéraux les plus proches, qui paie, en général, grosso modo un tiers de la dia. Les deux tiers restants de l'indemnité sont à la charge des autres membres de sa lignée maximale.
Le paiement de la dia intervient également dans la solution de conflits surgis entre les différentes tribus. Les préjudices mineurs causés par un Berti à un membre d'une tribu étrangère, sont compensésde la même façon que s'il s'agissait d'un préjudice causé par un Berti à un membre d'une autre lignée de la tribu Berti. Cependant, s'il s'agit d'homicide, de blessures ou d'un grand préjudice matériel causé à un membre d'une tribu étrangère, la dia est à la charge de la tribu entière des Berti.
Le paiement de la dia a une destination sociale bien déterminée: il doit solutionner d'une façon définitive ou liquider les conflits surgis entre les membres de deux lignées maximales des Berti ou entre les Berti et les membres d'une tribu étrangère. Toutefois, en dehors de cette destination mentionnée, le paiement de la dia est encore suivi d'autres résultats qui se situent sur un autre plan, à savoir de conséquences sociales se manifestant dans la structure sociale de façon aussi marquante que le but originaire de la dia. Ces conséquences sociales diffèrent, cependant, du but originaire en ce qu'elles n'ont rien en commun avec l'efficacité du paiement: elles ne sont pas déterminées d'avance en tant que le but du paiement de la dia et, considérées du point de vue de la destination originaire du paiement, elles occupent une place secondaire et jouent pour ainsi dire machinalement.
C'est sur la base de leurs généalogies que les différentes subdivisions d'une lignée maximale sont considérées comme segments de la lignée. Or, il arrive que des groupes ethniques étrangers soient devenus segments composant une certaine lignée quoiqu'ils ne puissent fournir des ancêtres généalogiques ayant appartenu à la lignée respective dont pourtant ces groupes eux-mêmes se considèrent comme membres et dont ils sont considérés comme tels par les autres membres de cette lignée. Pour que des groupes ethniques étrangers soient tenus pour segments, jouissant de tous les droits, d'une lignée maximale, il faut tout d'abord qu'ils vivent sur le territoire de cette lignée maximale et qu'ils soient rattachés aux membres de cette dernière par de nombreux liens d'affinité. Toutefois, le moment décisif de leur intégration dans une certaine lignée maximale est la participation au paiement de la dia.
Avec le temps, cette intégration — qu'il s'agisse de groupes entiers ou de particuliers — reçoit en dernière phase aussi sa confirmation généalogique. Cependant, la conscience de la parenté, si éloignée qu'elle soit, ne dépasse pas les limites de la lignée maximale et les Berti, en tant qu'ensemble, ne se considèrent pas comme une société de lignées réciproquement apparentées. Ce qui réunit les différentes lignées en un ensemble cohérent, c'est surtout la participation commune à la dia tribale. Sur le plan de toute la société, cette participation revêt la même importance pour l'intégration de lignées étrangères dans la tribu Berti qu'à la participation à la dia lorsqu'il s'agit de l'intégration d'étrangers et de groupes ethniques étrangers dans les différentes lignées maximales. De l'avis des Berti, les membres de plusieurs lignées maximales de leur tribu sont Fur par leur origine. Les membres de ces lignées ethniques étrangères ne sont considérés comme Berti qu'au moment où leur lignée commence à participer à la dia tribale tout comme les autres lignées Berti. La reconnaissance de fait de leur intégration totale a lieu au moment où les autres lignées Berti participent à la dia qui doit être payée puisqu'un membre de cette lignée — originairement étrangère au point de vue ethnique—a causé un préjudice à un membre d'une tribu étrangère, et aussi au moment où, en raison du préjudice causé à un membre de cette lignée originairement étrangère, par un membre d'une autre lignée Berti, seuls les membres de la lignée du coupable sont tenus de payer la dia et non pas tous les membres de la tribu Berti.
page 466 note 1 This article is based on field-work carried out during 1961 and 1965. This was sponsored by the Czechoslovak Academy of Sciences and the International African Institute to whom I should like to express my gratitude. My thanks are also due to Professor Ian Cunnison, formerly of the University of Khartoum, for advice and discussion on the field research and its presentation in this article.
page 475 note 1 The Simeât are neighbours of the Berti who live to the north and north-east of El Fasher. They consider themselves Berti and the Berti also include them in their ethnic group. Nevertheless, the Simeāt do not form a political unit with the Berti in Northern Darfur, but independently under their own ‘omda. They also pay dia separately.