Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
Many visitors to Africa do not realize that native life is undergoing rapid disintegration, and some of those who have lived for many years in the country do not seem to feel that it matters even if this is the case. The difficulty of realizing the extent and the gravity of these rapid changes is increased by two factors. We who bring the twentieth-century ideas and methods of the West into the midst of primitive peoples are by our very presence undermining the hold of age-long custom on the African tribes. The force of novelty and the prestige of the white man's habits are in themselves strong enough to shake the ancient authority. Moreover we are all in Africa for a purpose. We have work to do on a farm, in government or mission, and the very concentration on the achievement of our aims leads us, or most of us, to assume that what we feel necessary and right must be the best for the African. In this context very few Europeans can stop to observe, far less to study, the effects of the changes in the Africans themselves. Education shares the prevailing attitude. It becomes simply the communication of knowledge or the imparting of skill which, so we feel, must bring Africa to its desired haven.
L'ÉDUCATION ET LA VIE INDIGÈNE
L'éducation est la préoccupation dominante des Européens en Afrique, mais comme nous avons hate d'obtenir des résultats déterminés et pratiques il n'y a pas de temps à perdre pour l'étude, car il faut nécessairement connaitre l'indigène avant de décider quelle éducation lui sera donnée. Le Jeanes School de Kabete, au Kenya, cherche à instruire la masse par l'action des chefs. Ceux-ci sont des éducateurs qui visitent les écoles de village pour améliorer le rendement du personnel, les cours, les méthodes. IIs reçoivent à Kabete, ainsi que leurs femmes, une formation qui les incite à étendre l'action de l'école en dehors de celle-ci, et les pousse à orienter l'activité des élèves vers les besoins manifestés par les communautés indigènes.
Cette innovation offre en matière d'éducation un double système qui est nouveau: 1° en ce qu'il apporte dans le milieu africain des habitudes de vie améliorées par la discipline; 2° en ce qu'il apprécie de manière plus intelligente la richesse culturelle locale. L'apposition eventuelle ne peut être écartée que par l'action de ceux en qui la communauté a confiance et qui agissent en quelque sorte comme un levain dans la pâte. Pour obtenir un tel résultat l'action européenne serait impuissante parcequ'elle est extérieure, étrangère et suspecte.
Le programme de cette école est fondé sur le principe que l'éducation est un moyen de rétablir sur des bases plus fortes ce qu'il y a de meilleur dans la vie indigène. Cela ne veut pas dire que toute la coutume locale sera incorporée dans l'enseignement, mais qu'une bonne part de l'autorité tribale existant dans les sentiments et les institutions pourra être perpétuée comme un ensemble traditionnel et servir à fonder la loyauté et la citoyenneté dans des conditions nouvelles.
Un pareil programme englobe le folklore local à l'école, l'étude approfondie des institutions que les chefs devront parfaitement connaître et enfin l'emploi des conceptions indigènes de préférence à toute autre. Nos disciples sont parfois trop stéréotypés pour assimiler des idées nouvelles, mais il y a aussi des cas de conviction enthousiaste ; on a des exemples d'élèves ainsi formes, utilisant les idées indigénes dans l'application des méthodes scolaires et pour présenter des connaissances nouvelles dans un but social parmi les habitants des villages. II a été reconnu que les croyances religieuses devaient être prises en considération dans cette tentative destinée à modifier la mentalité. Ces croyances peuvent être préjudiciables à des propositions nouvelles qui n'ont pas derrière elles l'appui pratique des missions, mais elles remontent beaucoup plus loin que l'instruction chrétienne qui est récente. Le seul moyen de faire admettre de nouvelles idées sur l'éducation en ce qui touche la vie tribale et le loyalisme est de présenter celles-ci comme le développement de conceptions indigènes profondes relatives à l'existence et au monde, qui ont un caractère religieux et un effet puissant sur l'activité.