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Rites de la Naissance et de l'Imposition du nom chez les Azza du Manga (République du Niger)

Published online by Cambridge University Press:  23 January 2012

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Les Azza appartiennent au vaste groupe culturel formé par les Teda et les Daza, qu'on appelle communément Toubou, population islamisée dispersée au Nord du Tchad sur un territoire d'environ deux millions de km2 et que se partagent les deux Républiques, celle du Niger et celle du Tchad.

Artisans castés, les Azza dépendaient autrefois des Daza: émancipés depuis quelques années, ils adoptent petit à petit le mode de vie de leurs anciens maîtres, éleveurs de bovidés dans cette zone sahélo-soudanaise où ils côtoient d'autres populations pastorales: Arabes Choa, Arabes Ouled Sliman, Peuls.

Type
Research Article
Information
Africa , Volume 44 , Issue 4 , October 1974 , pp. 361 - 370
Copyright
Copyright © International African Institute 1974

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References

1 En fait l'administration française ne reconnaissait pas la tutelle exércée par les Daza sur les Azza dont l'émancipation s'est effectuée progressivement: leurs obligations mutuelles sont tombées en désuétude. II en subsiste cependant quelques traces sous forme de cadeaux faits par les Azza à leurs anciens protecteurs ou aux enfants de ceux-ci.

2 De juillet à decembre 1969, nous avons séjourné successivement dans deux campements azza. A l'ouest, celui de Yogum (sous-préfecture de Gouré), dépendant du chef Mahaman Hasanmi, se composait d'environ trente tentes de nattes. L'autre, Eliširja, à 400 kms à l'Est, proche de la frontière tchadíenne était le campement du chef Drisi.

1 mālem (pl. mālla): personnage versé dans la science du Coran et parfois l'enseignant. En fait tout individu possedant des notions rudimentaires de lecture et d'écriture du Coran s'intitule māllem. A Yogum presque tous les hommes du campement sont mālla.

4 En langue daza, -mi et -do suffixés aux noms propres signifient, le premier: fils de, le second: fille de. Le d du suffixe -do tombe devant l'n.

5 L'enfant est toujours posé sur l'εrifε, sinon il lui viendrait des boutons.

6 ‘Madame’: nom sous lequel Madame Le Coeur est connue dans le campement.

7 Chaque tente était plantée près d'un digi — Com- miphora Africana–qui, outre l'ombre qu'il procure, est un support commode pour les ustensiles qui encombreraient la tente.

8 ti suru, plat de mil de la cérémonie du nom: de ti: ‘boule’ de mil; et suru: nom. La ‘boule’ est, avec le lait, 1'élément essentiel de 1'alimentation azza. Pour les repas de cérémonie, sa préparation comporte quelques taffinements.

9 Les palmiers-doums ne se rencontrent pas à la latitude des groupements azza étudiés ici, mais plus au sud, à 5 ou 4 journées de marche: les femmes vont en cueillir les palmes dont clles chargent les ánes, palmes qu'elles destinent à leurs travaux de vannerie (nattes des maisons, vans, etc.…).

10 Le parfiim est obtenu avec une gomme (nugō), de petites graines noites (yaskī), et un lichen (bosi) qui sont achetés au marché, pilés et chauffes dans le beurre.

11 Les Azza sont souvent monogames. A Yogum seul le chef avait trois épouses: Moryom, Zara, Armata, chacune vivant dans sa tente personnelle.

12 C'est ainsi qu'on prononce dans le campement le nom de Catherine qui est celui de Mile Baroin.

13 Pour sa toilette, la femme mariée ‘s'assied sur l e feu’ (wuni dā bozigi): elle s'enduit le corps de beurre parfumé, s'assied sur un petit tabouret, place entre ses jambes un brûle-parfum où fume du bois de jujubier, s'enveloppe d'un couverture: elle est ainsi plongée dans un bain de fumée. Après 10 ou 15 mn de sudation, die s'essuve. et se thabille.

14 II s'agit du rite malékite.

15 Kedela, le chef. Terme kanouri employé localement par les Daza et les Azza.

16 Le mot n'a pas été prononcé à Yogum. A rapprocher du mot téda camara ou candara: garçons ou filles d'honneur qui pendant la noce font le ménage des mariés. Cf. Coeur, Le, Dictionnaire Ethnographique Téda, Paris, 1950Google Scholar.

17 C'est également le nom d'un clan azza du manga.

18 sugu: le mot est à rapprocher du verbe téda sugumar: donner une compensation (cf. Coeur, Le, op. cit.)Google Scholar.

19 Sur le nombre de ces femmes les témoignages diffèrent. Moryom, la femme de Kedela Driši, qui parlait de quatre, a été vigoureusement contredite par sa vieille mere affirmant qu'il ne doit y avoir que trois femmes présentes.

20 A Yogum, nos observations présentent une lacVine sur ce point.