Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
This paper concerns the historical and sociological significance of the traditions of certain lineage-groups residing on the eastern fringes of Lake Victoria in Kenya. These traditions have implications about the nature of pre-colonial social structure in the region, and allow the use of anthropological findings in the reconstruction of social forms through the medium of oral history.
The groups in question are to be found on the islands and adjoining southern mainland at the mouth of the Gulf of Kavirondo (see map 1). These lineages, together with others, are collectively known as the Basuba, and they inhabit in whole or in part a number of South Nyanza administrative locations and extend across the Kenyan border into Tanzania; the lineages of immediate interest here are to be found on Rusinga and Mfangano Islands, and in the mainland locations of Gembe, Kaksingiri, and Gwasi. The discussion which follows is largely based on information gathered from selected knowledgeable men on the islands, and supplementary researches conducted by the same means in the mainland areas mentioned above; five months of fieldwork were conducted in two periods in 1969 and 1973 and, unless otherwise indicated, all information below pertaining to South Nyanza is derived from that.
RAPPORTS DE L'HISTOIRE ORALE AVEC LA STRUCTURE SOCIALE DANS LE NYANZA DU SUD, AU KENYA
On examine dans cette étude les rapports qui existent entre l'histoire transmise par voie orale et les structures sociales parmi certaines lignées de langue bantoue dites Basuba résidant dans les îlês et le long de la côte qui borde la partie est du Lac Victoria au Kenya. Ces groupes sont d'origine hétérogène et ils se sont adaptés de diverses manières à d'autres groupes de langue bantoue et nilotique auxquels leur propre histoire s'est rattachée. L'histoire orale est ici envisagée comme ayant en partie une fonction ‘mythologique’ rationalisant les rapports politiques qui existent de facto entre les groupes eux-mêmes et vis à vis de leurs voisins; ce processus de rationalisation s'effectue surtout par le biais de l'imagerie qui se rapporte à la parenté consanguine ou affine: plusieurs exemples sont fournis, puis analysées pour expliciter les modes et les raisons du développement des processus qui résident implicitement dans les histoires orales.
Mais certains aspects de ces histoires orales ont une signification encore plus grande. Ainsi, on découvre là un rapport entre certaines lignées et les luttes dynastiques qui eurent lieu dans le royaume de Buganda, le long de la côte nord-ouest du lac. On pense que ces lignées sont originaires de Buganda: les détails qui s'y rapportent et qui décrivent l'affrontement qui les a chassés pour trouver refuge dans les territoires qu'ils occupent actuellement sont rapportés d'une manière très similaire par diverses sources, et pourtant les images qui se rattachent à l'organisation sociale sont celles du Luo nilotique voisin. A l'inverse de celle des Baganda, l'organisation sociale Luo était fragmentaire et non centralisée. On explore les raisons qui pourraient expliquer ce désaccord des faits, à la lumière des connaissances que l'on possède sur le fondement idéologique de la parenté et de ses modes d'organisation. Cette exploration tient compte également des effets que les facteurs locaux politiques et économiques peuvent avoir sur les groupes de même parenté.