This paper describes the political organisation of transporting in Agege, a Nigerian town located on the northern boundary of Lagos. Its aim is to provide an anthropological interpretation of this important domain of modern entrepreneurship, for, while social anthropologists have increasingly studied African urban economies, the analysis of transportation remains the preserve of economists and geographers. When anthropologists do make mention of those who own vehicles geared to the movement of produce and passengers, their social and political significance is confirmed. Wealthy Hausa transporters emerge as key figures in Cohen's (1969) careful dissection of the Sabon Gari of Ibadan, while Peel (1983) details how those traders who were also transporting magnates exercised continuous influence in the political transformation of Ijesha throughout much of the present century. Despite such occasional commentaries, the organisation of transporting per se remains a field unexplored by anthropologists. Accordingly, it is the micropolitics of relationships between bus owners, drivers and conductors that constitute my major concern, although the analysis also leads to examining relationships between prominent transporters and those who exercise authority in the contemporary Nigerian state.

La politique des transports

Malgré l'evidence de son importance, les transports comme moyen d'existence dans les zones urbaines de l'Afrique n'ont été que peu reconnus par les anthropologistes sociaux. Cet article traite de l'organisation des transports dans la ville d'Agege au Nigéria du Sud au début des années 70. Tout d'abord, il examine les tentatives faites par les propriétaires de véhicules pour coûtroler le comportement de leurs surbordonnés. Il est d'avis général que les propriétaires de véhicules coûteux ne peuvent pas faire confiance aux chauffeurs et aux receveurs lorsqu'il s'agit de remettre la totalité des recettes quotidiennes, ou de faire attention aux autobus en circulation sur la route. En conséquence, les principales mesures prises sont de louer les véhicules aux chauffeurs quotidiennement, assurant ainsi la recette journalière au propriétaire. Mais ces mesures doivent être complétées par d'autres et comprennent la promotion personnalisée des relations patron-client avec les chauffeurs privilégiés par les propriétaires ainsi que la stricte surveillance de ceux qui n'ont pas de rapports aussi étroits avec eux. Ceci nous amène à la deuxième question préoccupante qui est la mobilité sociale périodique qui règne dans le milieu des transports. En conséquence de leur statut privilégié de client, certains chauffeurs peuvent économiser suffisamment de capital pour devenir propriétaires de leurs véhicules. Inversement, du fait de différents revers de fortune, les propriétaires d'un seul véhicule peuvent être contraints à redevenir chauffeurs. L'essentiel, c'est que, tandis qu'ils sont propriétaires, les chauffeurs et les receveurs se différencient nettement des uns des autres, ils sont économiquement interdépendants jusqu'à un certain point et leur statut vis à vis des uns des autres se modifie constamment.

Après avoir exploré les relations socio-économiques dans la ville d'Agege, nous examinons les relations politiques que les principaux transporteurs forment avec les personnages importants dans l'état nigérien contemporain. Afin d'augmenter la rentabilité de leurs entreprises, les principaux transporteurs doivent acheter le soutien des personnages hauts placés particulièrement dans la bureaucratie d'état. Ces relations apportent de nombreux avantages aux principaux transporteurs à condition qu'ils puissent coordonner officieusement l'opération entr'eux. On affirme que plusieurs considérations locals facilitent ceci, en particulier le système de location entre les propriétaires et les chauffeurs. Dans la partie finale de l'article, nous examinons les diverses raisons selon lesquelles ceux qui constituent indéniablement l'élément subordonné de la confrérie des transports portent néanmoins une haute estime aux Gros Transporteurs et s'en remettent volontiers à eux.