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Nden-Bobo, l'Araignée-Toilière
Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
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Ce conte a été enregistré, transcrit, traduit et présenté sous les auspices du Centre Fédéral Linguistique et Culturel de Yaoundé (Cameroun) et grâce à une subvention de l'Institut International Africain. Après un rapide commentaire, nous le donnons sous la version française d'abord et ensuite sous sa version Eton avec une traduction linéaire.
- Type
- Research Article
- Information
- Copyright
- Copyright © International African Institute 1966
References
page 41 note 1 La Toilière, c'est l'histoire de l'Araignée-Toilière, Nden-Bobo. Ce terme désigne ici le personnage principal du conte en tant qu' être humain. C'est un nom propre composé de Nden qui désigne en Eton la toile d'araignée, et de Lebob, I'araignée. En Eton comme en Ewondo, on forme les noms propres à partir d'un nom commun par répétition à la dernière syllabe de la dernière voyelle du radical de ce nom commun.
page 42 note 1 Ekul-Ngaha: Petite fourmi jaune qu'on trouve souvent noyée dans les calebasses de vin de palme.
page 42 note 2 Varan: Petit saurien carnivore qui abonde dans les forêts du Sud Cameroun.
page 42 note 3 Margouillat: Gros lézard (varanus niloticus). Plus que son frère le varan, le margouillat apparaït dans de nombreux contes Beti. C'est un personnage amusant parce qu'on le voit sur les troncs d'arbrc secouant la tête comme s'il était ivre.
page 42 note 4 On voit souvent dans les cases des araignées qui se laissent tomber du toit accrochées à un fil de leur toile. C'est la ‘ficelle’ que Dieu leur lance du ciel ou qu'elles défont elles-mêmes pour s'elancer jusqu'au ciel.
page 43 note 1 Traduction littérale d'une expression Eton qui tend à décrire l'attitude orgueilleuse de quelqu'un qui ne fait que minauder au lieu de répondre à une question qu'on lui pose.
page 43 note 2 Le joueur de mvet s'adresse à l'un de ses auditeurs, et le prend à témoin.
page 43 note 3 Le chiffre neuf est sacré chez les Beti; leurs traditions rapportent par exemple que Dieu donna ses commandements au premier homme sous forme de neuf colis.
page 44 note 1 Hernie désigne ici une maladie qui a à peu près disparu actuelletnent; il s'agit d'un éléphantiasis du scrotum. Il faut évidemment ajouter ici de la part du conteur un agrandissement épique en même temps que burlesque.
page 44 note 2 C'est un regard de mépris assez comparable aux fameux regard socratique.
page 44 note 3 Il ne s'agit pas d'un jeune varan, mais d'une race de varan nain.
page 45 note 1 Allusion au fossoyeur traditionnel. Les torn-beaux anciens étaient en effet des caveaux creusés en forme de grotte. Le fossoyeur prenait le corps du mort sur son épaule, puis se glissait le long du caveau en se traînant sur les genoux pour aller le placer assis au fond de la cavité élargie à cet effet. Aucune motte ne devait toucher le mort lorsqu'on comblait la tombe. Ce mode d'ensevelissement se pratique encore en pays Bamiléké.
page 46 note 1 ‘Je me meurs’ est une exclamation de douleur. Le joueur de mvet participe au malheur de l'araignée et interroge son auditoire pour savoir s'il partage le même sentiment. Tout ce passage (vv. 172–82) est une suite assez désordonnée de phrases exclamatives et interrogatives. Nous y trouvons une première conclusion du conte; explication inattendue d'un phénomène naturel: si l'araignée morte reste accrochée à sa toile c'est que Dieu l'a privée de sépulture à cause de sa bravade. Cette explication range aussi cette histoire parmi les contes de science fantaisiste.
page 46 note 2 La double cloche (nkeṉ) est un instrument de musique en fer forgé constitué par deux cloches d'inégale grosseur, en forme de comets, reliées a leur extrémité polntue par une barre qui permet de tenir l'instrument. Le nkeṉ sert à la transmission de messages exactement comme le tambour d'appel (nkul). Les Beti l'utilisaient aussi pour accompagner certains chants et danses rituels, en particulier la danse des mnon, inities du rite initiatique appelé so. On dansait au son d'un orchestre de cinq doubles cloches en sautant (sil) tantôt sur une jambe, tantôt sur l'autre.
page 47 note 1 Les Beti jurent ainsi par le tombeau de leurs ancétres ou de celui à qui ils souhaitent malheur quand ils ont été gravement offensés.