Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
In this paper we consider how a functional study can help us to understand the manipulation of myths. This is not to return to the functionalism of Radcliffe-Brown (1935) which sought to explain every social institution by showing how it helps to maintain the social structure. Rather we consider what the myth-maker is trying to do in recounting his stories, or the function these stories serve for the narrator. We are concerned with the logical processes behind myth. This is not the ‘logic’ that Lévi-Strauss (1964, 9-22) tries to elucidate when he unfolds the structural patterns followed by the myths of a particular culture. We do not so much consider myth as an object to be analysed, but myth-making or the narration of myths as an activity of the people concerned. We are concerned with logic in the sense of the mental processes by means of which myth is used to express the intentions of the narrator. For this it is necessary to study myths in the particular contexts in which they are used.
LA MANIPULATION DU MYTHE DANS UNE PRINCIPAUTÉ TAVARA
Cet article traite de deux récits mythiques de l'histoire traditionnelle de Choma, principauté Tavara située à la frontière nord-est de la Rhodésie. Les deux mythes fournissent des récits différents sur la rencontre de Chigango, l'ancêtre fondateur de la dynastie principale, avec Karuva, un autochtone, devenu un ‘esprit’ réputé pour l'obtention de la pluie et auquel un autel fut consacré dans la principauté. Les mythes parlent aussi de la rencontre entre Karuva et Nyabapa, l'ancêtre fondateur de la principauté Korekore voisine. Ces mythes reprennent des thèmes que l'on trouve dans des mythes korekore bien connus, mais ces éléments ont été modifiés pour s'adapter aux intentions des narrateurs Choma.
Si l'on examine les mythes à la lumière du contexte social des narrateurs, on remarque que ces derniers ont utilisé certains thèmes d'un matériel mythique hétérogène et les ont adaptés de façon à maintenir le prestige des lignages ou de la principauté dont ils relèvent. On doit souligner que les processus mentaux impliqués sont aussi opératoires, quand les gens parlent des institutions sociales des principautés voisines: les faits hétérogénes s'adaptent pour appuyer une structure tribale préconçue apportant un prestige incontesté à la principauté des informateurs. Ces processus mentaux, base de la logique du mythe, ne peuvent être entièrement compris sans références aux intentions des narrateurs dans leur contexte social.