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Mafias in Africa: the rise of drinking companies and vigilante groups in Bugisu District, Uganda

Published online by Cambridge University Press:  07 December 2011

Extract

This paper describes the emergence during the 1960s of two forms of neighbourhood organisation, drinking companies and vigilante groups, in Bugisu District in eastern Uganda. The main interest of these groups is that they were both explicit responses to a perceived state of anarchy and lawlessness. The drinking companies evolved to control the most popular, and the most dangerous, social activity: the drinking of beer. They were essentially voluntary associations which developed into forms of rotating credit association. The vigilantes, as a self-appointed police force, tackled the problem of community security in a different way and, patrolling their areas at night, were dedicated to the eradication of thieves and witches. Evolving at the same time and often in consort, both movements were united in their aim to provide a distinctive ‘Gisu Government’.

Résumé

Mafias en Afrique: l'essor des societes de boissons et des groupes vigilante dans la region de bugisu

Cet article décrit l'essor de deux formes d'organisations voisines, les sociétés de boissons et les groupes vigilante* dans la région de Bugisu dans l'Ouganda de l'est au cours des années 60. Le trait principal de ces groupes est le fait qu'ils offraient tous deux des réponses claires à un état d'anarchie et d'illégalité perçu par la population. Les sociétés de boissons se développèrent pour contrôler l'activité sociale la plus répandue et la plus dangereuse, la consommation de la bière. Celles-ci étaient essentiellement des associations volontaires qui se développèrent en association de crédit rotative. Les groupes vigilante, en tant que force de police volontaire, prit en charge le problème de la sécurité de la communauté d'une manière différente et, patrouillant les régions la nuit, se consacrèrent à la suppression des voleurs et des sorcières. Evoluant à l'unisson et d'un même accord, ces deux mouvements unirent leurs efforts pour créer un ‘Gouvernement Gisu’ caractéristique.

Si on analyse en détails le développement de ces mouvements, une analogie avec la mafia de la Sicile du dix-neuvième siècle apparaît comme évidente. Ce fait se rattache à la nature et à l'envergure de ces organisations, reflétant l'esprit de clocher de la base paysanne rurale, mais il se rattache également à certaines similarités dans la situation politique au sein de laquelle ces mouvements se sont développés. Les Mafias, telles que les voit Hobsbawm, représentent une solution rationnelle et presque inévitable à un vide de puissance. Le contexte politique approprié à l'émergence des groupes Gisus est la perturbation et l'effondrement effectif des structures administratives établies dans les régions rurales qui accompagna les tendances centristes de l'Etat ougandais sous Obote.

De par leur nature, les mafias sont parmi les mouvements sociaux les plus obscurs. Leur base rurale, le niveau peu élevé de leur organisation et leur illégalité ont contribué à les rendre invisibles. Cependant, comme le commente Hobsbawm, le fait que nous possédions peu de renseignements sur elles dément la probabilité de leur prolifération et de leur signifcation sociale. II est certain que, dans le contexte africain, les mouvements décrits ici sembleraient avoir plus de points communs avec l'organisation de la mafia qu'avec des cultes chasseurs de sorcières ou des associations volontaires plus largement recensés avec lesquels il est également possible de faire des comparaisons. Leur objectif particulier, à savoir leur mobilisation contre les voleurs et les sorcières, est un des aspects de ces groupes Gisus, concernant la façon dont les perceptions du danger étaient formalisées et interposées à travers une interaction complexe de forces culturelles et économiques. Au-delà de cela, ces groupes peuvent être tous deux considérés comme des formes locales d'autoritarisme, de tentatives – fructueuses – d'établir un système parallèle viable de contrôle social au sein de la communauté.

*Groupe non officiel qui se charge de veiller à l'ordre public.

Type
Crime and colonialism in Africa
Information
Africa , Volume 56 , Issue 4 , October 1986 , pp. 446 - 467
Copyright
Copyright © International African Institute 1986

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