Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
Studies on the Bantu of south-east Africa by American anthropologists are rare. For this reason visits such as that of Dr. Marvin Harris of Columbia University to Moçambique should be welcomed.
However, on reading his paper on the political and cultural factors of the migratory labour of the Thonga his data seem incomplete and the inferences therefrom not altogether correct. He chose a social process of extreme complexity, and for it to be completely understood it is necessary to undertake more research on its correlations and implications, and to observe it in a broader perspective, taking into account geographical, historical, ecological, cultural, political, and economic peculiarities of this whole region of Africa. In the following comments I shall try not to become involved in moral or political issues but to observe the migratory process as objectively as possible.
MIGRATION DE LA MAIN-D'ŒUVRE CHEZ LES THONGA—COMMENTAIRES SUR UNE ÉTUDE DE MARVIN HARRIS
L'auteur de cet article expose les raisons de son désaccord sur certaines conclusions aux-quelles Marvin Harris est arrivé dans une communication récente.
Tout d'abord, il n'est pas exact de dire que la situation subordonnée traditionnelle, et le manque de richesse des frèeres cadets au sein de la hiéerarchie socio-éeconomique, constituait une des causes de la migration de la main-d'œuvre Thonga. Toutes les obligations particulièeres des membres d'une famille les uns envers les autres, qui ont tant d'importance chez les Bantou en général, existent aussi chez les Thonga, et l'on a souligné le fait que les deux principes fondamentaux qui gouvernent leur vie familiale sont les droits absolus de la branche aîinée et la communauteé de propriété entre les frères. L'instabilité de la famille n'est pas une caractéristique particulière des Thonga.
L'argument concernant la contribution de la bi-partition sexuelle du travail au développement de la migration de la main-d'œuvre n'est pas non plus évidente. La raison de la place prépondérante qu'occupent les femmes Thonga dans l'agriculture, se trouve dans les particularités du milieu physique et Ja nature du sol, qui favorisent la culture des céréales et d'arbres de faible hauteur dont les fruits sont faciles à cueillir par les femmes et les jeunes gens. Ce sol sablonneux et meuble explique également le retard avec lequel les Thonga et les Chopi ont adopté la charrue. Le sol est d'une fertilité médiocre et s'épuise facilement, d'où la nécessité pour les hommes Thonga ou Chopi — dont le rôle dans l'agriculture est, de toutes façons, négligeable — de chercher un emploi rétribué à l'étranger. La sécheresse et la famine sont fréquentes; les incursions des Nguni ont causé la perte d'une grande partie du bétail. Ces pertes ont influé sur les moyens traditionnels de payer le lobolo, et, à partir de 1870, la livre sterling a été employée. De ce fait, les Thonga eurent un plus grand besoin de monnaie que les autres tribus. En effet, les documents officiels démontrent que l'émigration de la main-d'œuvre a commencé longtemps avant l'occupation portugaise. La présence de nombreux marchands asiatiques, harcelant les indigènes à leur retour, jusqu'à ce qu'ils aient dépensé tout leur argent, a dû également dormer une certaine impulsion à l'émigration.
Les conditions de travail dans le Mozambique ne devaient pas être intolérables; autrement les Thonga et les Chopi se seraient installés en permanence à l'étranger avec leurs families, au lieu de rentrer dans leur pays d'origine après chaque période de travail. Il est également difficile de croire que des battues aient eu lieu pendant la nuit pour se procurer de la main-d'œuvre, car où était alors cette main-d'œuvre capable de trouver un emploi lorsque les besoins du marché intérieur étaient si réduits ? Les facteurs économiques et le paiement de salaires élevés ont été responsables de la migration des travailleurs dans l'Union. Notons que le pourcentage d'hommes absents est également élevé dans les Protectorats britanniques où les organisations politiques et judiciaires des indigènes sont hautement respectées.
Tous ceux qui connaissent le Mozambique sont unanimes à reconnaître que l'émigration a fait beaucoup pour l'amélioration du niveau de vie et de l'éducation des populations méridionales, comparés à ceux des populations du nord du pays. La politique portugaise officielle a, depuis longtemps, encouragé une production indigène indépendante, en développant une classe de petits agriculteurs. Des sommes importantes ont été allouées aux recherches agraires et autres.