Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
More than a generation has passed since the appearance of Professor Evans-Pritchard's The Nuer. The sub-title of this classic work, ‘A Description of the Modes of Livelihood and Political Institutions of a Nilotic People’ is, I believe, inaccurate. The Nuer is more an interpretation than a description, and it is difficult to isolate the descriptive material, which Evans-Pritchard as a matter of policy (1940a, p. 261) subordinated to theory. Although the theory of the book is an abiding part of anthropological discussion and controversy, having become a model for the study of other societies, we should still return to the facts, asking to what extent the Nuer ‘model’ fits the way of life of the Nuer of the southern Sudan.
PARENTÉ ET CRÉDIT CHEZ LES NUER
L'étude classique d'Evans-Pritchard sur la société Nuer est ici réexaminée d'un point de vue économique.
Les relations sociales entre agnats sont perturbées par leur dispersion territoriale provenant du degré élevé de mobilité résidentielle des individus et des families. La descendance patrilinéaire joue davantage comme une idéologie que comme une véritable base déterminant l'appartenance au groupe. L'idéologie dénote une coopération à l'intérieur d'une structure résidentielle. Son fondement psychologique réside dans la relation de parenté père-fils d'après laquelle un fils s'associe à son père qui lui fournit du bétail pour sa dot. Les villageois qui utilisent d'autres procédés sont fictivement assimilés à une généalogie patrilinéaire. La parenté agnatique est communément attribué à des groupes vivant à l'intérieur de divers villages mais qui, en fait, sont liés à un autre groupe par des mariagcs répétés, les chaînons femelles étant considérés comme des chaînons mâles. En tant qu'agnats supposés, ils peuvent se prêter secours les uns aux autres dans une lutte contre des étrangers. La parenté entre les membres de ces groupes n'est pas, cependant, complètement égalitaire. Les immigrants les plus récents sont considérés comme étrangers par les members incontestés du lignage, auxquels ils sont liés par des dettes relatives aux dots. Ces dettes présentent un grand avantage pour le groupe créancier puisqu'il peut s'appuyer sur les débiteurs pour réunir des crédits quand les troupeaux sont atteints de peste, font l'objet d'un vol ou subissent d'autres dommages. La sanction traditionnelle, en ce qui concerne le paiement des dettes, réside dans la force physique du créancier; les haines les plus profondes naissent entre ces groupes.
Idéalement, le mariage est interdit entre un homme et une femme entre lesquels existent des liens de parenté. En fait, les Nuer évitent tout mariage entre parents de la même localité, préfèrent les mariages avec des parents de groupes voisins et modifient les règles matrimoniales en fonction de la personnalité du prétendant. Ces tendances peuvent être interprétées comme le désir de disperser le bétail actif de chacun sur un espace suffisamment large.
Les Nuer ne situent pas leurs parents dans des catégories bien déterminées. Les affins sont souvent traités comme des cousins croisés. Dans certains cas, ils peuvent être traités comme des branches collatérales du même lignage. Dans d'autres situations, et en particulier quand les mariages se nouent entre eux, les lignées ancestrales distinctes sont évoquées pour insister sur la séparation des clans et l'association asymétrique basée sur la non existence de dettes.
Dans une analyse sociologique du système de parenté Nuer, il serait arbitraire de privilégier les effets de l'éequilibre patrilinéaire et segmentaire. Une telle perspective aurait aussi pour effet d'induire en erreur en atténuant les différences de statut entre les groupes.
Dans cet article, l'auteur suggère que la clé permettant de comprendre les liens de parenté créés par les Nuer réside dans la recherche d'une sécurité économique maximum.