The Dyula of northern Ivory Coast consider that joking behaviour (tlon, a word that applies more generally to ‘play’, such as children's games) is an appropriate mode of social interaction between a variety of categories of persons. Such behaviour is by no means peculiar to the Dyula and to related societies. For the most part, the kinds of role relationships characterized by joking among the Dyula have long been familiar to anthropologists: ‘grandparents’ and ‘grandchildren’, cross-cousins, certain categories of affines (cf. Radcliffe-Brown 1952: 90–116). But there is indeed one form of joking which, if not entirely specific to the Dyula, is something of an ethnographic rarity, or else has gone largely unrecorded in the literature: second and subsequent generation slaves (worosso) can and frequently do joke at the expense of free men (horon) in general. The forms which this joking may take are, in certain respects, atypical of other joking relationships among the Dyula. Consequently, it may be of some interest to compare joking between slaves and free men with other types of joking relationships.
L'ESCLAVAGE ET LES RELATIONS A PLAISANTERIE
Pour la plupart, les relations à plaisanterie chez les Dyula de Côte d'lvoire ne diffèrent guère de celles connues partout en Afrique. Cependant, il en existe une qui se rencontre plus rarement— la plaisanterie entre esclaves de deuxième génération (worosso) et hommes libres (horon). Ces relations prennent deux formes chez les Dyula. Tous peuvent jouer dans la vie quotidienne, dans les contacts d'individu à individu. Mais certaines seulement jouent dans les rites de passage, surtout les funerailles. Celles qui n'entrent jamais dans les rites—la plaisanterie entre cousins croisés et entre certaines catégories d'alliés—mettent en cause les réseaux de relations variants d'ego á ego. Les autres, ressenties comme plus intenses, opposent des catégories fixes de personnes dans la société: les générations, les clans, enfin les hommes libres et les esclaves.
La plaisanterie entre worosso et horon diffère des autres de deux facons: c'est le seul cas où l'obscenité est tolér!ee; et, tandis que les autres rélations sont réciproques, seul l'esclave à le droit de plaisanter au dépens de l'homme libre. Si les autres relations expriment l'amitié et l'égalité, la plaisanterie des esclaves, qui prend la forme (sinon le contenu) de l'amitié, implique l'inégalité.
Cette plaisanterie met en cause, non seulement les catégories de horon et de worosso, mais aussi celle de jon, les esclaves nouvellement acquis en guerre ou par achat. La servitude des jon était plus onéreuse que celle de leurs descendants, les worosso. L'apport économique du travail des jon était considérable. Les worosso étaient en parti exempts du travail au compte d'un maître particulier. Leur servitude était plutôt politique qu'économique. Ils augmentaient les rangs du clan de leur maître—en guerre, par exemple—tout en étant exclus de toute position d'autorité. Cette position ambivalente contribue à expliquer pourquoi les worosso autant que les horon perpétuaient une relation de plaisanterie qui soulignait leur propre dépendance. Les worosso avaient intérêt à se distinguer des jon; leur droit à la plaisanterie empêchait l'exercice arbitraire de l'autorité d'un individu libre. Mais les horon, complices à leur tour, empêchaient ainsi l'assimilation des worosso aux hommes libres, gardant entre leurs mains le monopole du pouvoir réel.