Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
Institutionalized ‘joking relationships’ occur between several different categories of kin and affines, and between groups or categories of varying inclusiveness. Thus brothers-in-law, mother's brothers and sister's sons, and kinsmen of alternate generations are frequent categories between whom joking relationships exist; and localities, villages, clans, and peoples or ‘tribes’ may have joking relationships with one another, variously or simultaneously. Radcliffe-Brown (1952, p. 95) rightly points out that if such behaviour is to be adequately explained, all of the contexts in which it occurs must be taken into account. He also indicates the further ramifications of the problem by placing it in the wider context of ‘alliances’. Thus ‘alliance by the joking relationship may exist separately or combined in several different ways’ with alliances ‘(1) through inter-marriage, (2) by exchange of goods or services, (3) by blood-brotherhood or exchanges of names or sacra’, and so on (1952, p. 102).
RELATIONS DE PLAISANTERIE, DEGRÉS DE PARENTÉ ET CLANS CHEZ LES GOGO
Les relations de plaisanterie chez les Gogo (population bantoue semi-pastorale du centre de la Tanzanie) ne peuvent se comprendre en tenant compte simplement du conflit latent à toute situation structurellement ambiguë, de ‘conjonction’ et ‘disjonction’. Il est done nécessaire d'examiner l'idéologie des Gogo dans sa totalité, valeurs, catégories sociales et concepts cosmologiques dans leurs rapports avec le comportement institutionalisé des relations de plaisanterie.
Ces rapports de plaisanterie interviennent, dans la société Gogo, dans les relations interpersonnelles, au niveau de différents degrés de parenté, de classes d'âge, de clans, de certaines divisions socio-géographiques du territoire et entre les Gogo et les populations environnantes. Mais ce sont les relations de plaisanterie entre les niveaux de parenté qui fournissent aux Gogo un ‘modèle conscient’ pour l'ensemble de leurs institutions de plaisanterie, et c'est là-dessus que l'analyse va surtout porter.
Les différents degrés de parenté auxquels on trouve des relations de plaisanterie dans la société Gogo, sont les suivants: parents par alliance; oncle et neveu utérin; femme du frère de la mère et fils du mari de la sœur; grands parents et petits enfants. Les Gogo associent consciemment tous ces niveaux de relations de plaisanterie, soit directement, soit par analogie, se servant des mêmes termes pour les uns comme pour les autres.
Les Gogo ont un système de filiation patrilinéaire, mais comme les clans et les lignages ne sont ni localisés ni structurés, ils ne peuvent servir de base à une structure politico-juridique. Cependant, à partir de la descendance patrilinéaire, on peut déceler les différentes catégories de base qui régissent toute division chez les Gogo, et sur lesquelles reposent juridiquement l'autorité et la propriété dans les groupes familiaux. L'articulation des unités sociales plus larges que le groupe familial se fait principalement à partir de la parenté non-agnatique (parenté par alliance, matrilinéaire et utérine) et de l'interdépendance rituelle.
Toutes ces relations sortent du cadre des catégories de base de la descendance et ont la particularité d'être établies artificiellement par convention juridique, comme Fortes l'a démontré pour les liens de parenté par alliance. Mais tous les éléments requis par ce système sont présents dans le modèle de relation de parenté qui régit les relations de parenté familiale; le modèle devient donc important dans le fonctionnement des rapports et en explique la coopération et l'interdépendance dans le domaine politico-juridique.
A tous les niveaux, les relations de plaisanterie, dans la société Gogo, sont caractérisées par une coopération inéluctable, une interdépendance des rites et une agressivité sur le plan sexuel, intervenant pour toutes les catégories de personnes dont les rapports ne sont pas régis par les catégories classificatoires de base, c'est à dire celles impliquées par le clan et la filiation. Ce sont les rapports sociaux avec et par les femmes qui font la ‘communauté’; c'est à dire la parenté par alliance, matrilinéaire et uteréine. A cela s'ajoutent, en un système d'oppositions binaires, les rapports interclaniques, tels les relations de plaisanterie entre partenaires de classe d'âge (wutani) et les rapports entre ‘étrangers’ et ‘ennemis’ (Rigby, 1966: 12). On peut constater les limites et l'ambiguïte de ces relations dans la conception que les Gogo se font d'eux-mêmes. Les relations de plaisanterie, sous tous leurs aspects, non seulement de‘plaisanterie’, mais aussi d'interdependance et de réciprocité des rites, forment le point de convergence vers lequel s'articulent ces conceptions. Les catégories de personnes avec lesquelles on échange des plaisanteries sont alors les ‘médiateurs’ entre les pôles de la ‘structure’ et de la ‘communauté’. Les degrés de parenté dans un ‘système de parenté’ basé sur Ego, procurent aux Gogo un modèle conscient qui peut servir aussi bien sur le plan familial que sur le plan politico-juridique.
D'un point de vue plus large, une analyse détaillée et systématique ainsi qu'une comparaison entre les concepts cosmologiques et les modèles conscients associés au comportement de ‘plaisanterie’, dans des sociétés culturellement très proches, permettraient sans doute une approche plus lucide et plus approfondie pour la compréhension d'un tel comportement, mieux que ne peut le faire une analyse au niveau des fonctions sous-jacentes.