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How man makes God in West Africa: Yoruba attitudes towards the Orisa
Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
Extract
The idea that gods are made by men, not men by gods, is a sociological truism. It belongs very obviously to a detached and critical tradition of thought incompatible with faith in those gods. But Yoruba traditional religion contains built into it a very similar notion, and here, far from indicating scepticism or decline of belief, it seems to be a central impulse to devotion. The òrìṣà (‘gods’) are, according to Yoruba traditional thought, maintained and kept in existence by the attention of humans. Without the collaboration of their devotees, the òrìṣà would be betrayed, exposed and reduced to nothing. This notion seems to have been intrinsic to the religion since the earliest times. How can such an awareness be part of a devotee's ‘belief’? Rather than speculate abstractly, as Rodney Needham does (Needham 1972), about whether people of other cultures can be said to ‘believe’ at all, it seems more interesting to take a concrete case like the Yorba one where there is an unexpected–even apparently paradoxical–configuration of ideas, and to ask how these ideas are constituted. Only by looking at them as part of a particular kind of society, with particular kinds of social relationships, can one see why such a configuration is so persuasive. The notion that men make gods is by no means unique to Yoruba thought. It is present to some degree in a number of traditional West African religions, and in some, such as the Kalahari one, it can be seen in an even more explicit form than in the Yoruba one. A comparison may help to show how it is the constitution of social relationships which makes such a notion not just acceptable but central to the religious thought of the society.
Résumé
Dieu, créature de l'homme en Afrique Occidentale: l'attitude des Yorubas envers les òrìṣà
Une des particularités de la pensée religieuse Yoruba et que l'on a pu observer à Òkuku, au Nigéria, est la présence manifeste d'un “scepticisme” qui réside cependant au coeur même de l'exercice de piété. Les adeptes du culte ont ce sentiment que ce sont leures propres attentions qui conferent à leurs òrìṣà (divinités) leur pouvoir et leur existence. On suggère ici que la conception d'une telle corrélation, loin d'être le produit d'un contact avec la culture moderne, émana de la nature même des rapports sociaux dans la ville Yoruba et était fondamentale à la pensée religieuse traditionnelle des Yorubas.
En dépit de la hiérarchisation de cette société, l'individu avait de grandes chances de faire avancer sa situation. Un “big man”, un homme important, pouvait se “faire une place” en recrutant des partisans qui lui offraient leur soutien en échange de son influence et de ses largesses. Le rang de l'individu dépendait des fidèles dont il disposait, ces derniers ayant en général offert leur soutien volontairement et pouvant aussi le retirer.
De la même manière, une adepte religieuse avait une grande liberté de choix quant aux òrìṣà auxquels die désirait vouer un culte. Bien que limitée par les traditions familiales, elle pouvait cependant se consacrer à un nouvel òrìṣà si le premier ne lui convenait pas ou n'était pas en mesure de répondre à ses voeux. Le rapport òrìṣà-adepte était done envisagé comme profitable à l'un comme à l'autre. Comme dans le cas du “big man”, le prestige de l'òrìṣà dépendait des attentions de ses fidèles; et comme les partisans du big man, ce prestige retombait alors sur l'adepte de cet òrìṣà.
Ce qui importait done pour une fidèle ce n'etait pas l'ensemble des divinités en tant que systéme, mais ses rapports personnels, intenses et réciproques avec un seul òrìṣà vers lequel elle se tournait pour tous ses besoins. Il existe done dans la religion Yoruba, une tendance–insuffisamment étudiée dans les recherches antérieures–à fragmenter l'òrìṣà en de nombreuses manifestations, de telle sorte que chaque adepte ou petit groupe d'adeptes peut avoir sa version “personnelle” de l'òrìṣà. En même temps, les òrìṣà tendent à fusionner ou à se chevaucher parce que, en dépit de leurs différentes personnalités, ils sont tous censés accorder le mme genre de bienfaits à leurs fidèles.
On peut situer le cas des Yorubas à mi-chemin d'une lignée qui présente deux pôles extrêmes, à savoir: les Tallensis chez qui les rôles sont extrêment attributifs, les rapports avec les esprits étant complèment unilatéraux et l'homme recevant passivement les commandements des ancêstres; et les Kalabaris, chez qui l'individu est encore plus libre de réussir socialement par lui-même qu'en pays Yoruba et où la notion de “l'homme créant la divinité” est encore plus explicite.
- Type
- African belief
- Information
- Copyright
- Copyright © International African Institute 1981
References
- 147
- Cited by