Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
One problem in the rural areas of developing countries is the question of securing new sources of capital as the economy moves from a traditional agrarian system to a more fluid and flexible economic condition. New capital resources seem necessary to ensure this flexibility, to satisfy the needs of individuals in a world where economic achievement is highly stressed whatever its role in the more traditional society. Yet in the absence of banking facilities, or of government-sponsored loan organizations, the sources of funds for expanded or new economic endeavours must arise from the activities of the entrepreneurs themselves.
DÉVELOPPEMENT DES ASSOCIATIONS DE CRÉDIT ET CHANGEMENT ÉCONOMIQUE CHEZ LES AFIKPO IGBO
Les associations de crédit se sont développées, à Afikpo, communauté de villages Igbo au Nigeria du Sud, en tant que manifestation économique, à partir d'une place de marché local de type périphérique, pour une économie de marché de type concurrentiel. Il y a une forte propension aux transactions en espèces, dans les affaires, le commerce, le mariage, qui remplacent les rites traditionnels et se manifestent également dans d'autres domaines. Ces arrangements se sont développés au niveau du village, à l'intérieur du matriclan et du patrilignage étendu, ainsi qu'au sein des classes d'âge, si bien que pour une communauté d'environ 30 000 individus répartis en 22 villages, il y avait, en 1960, quelque 250 associations de prêts différentes; il était possible d'adhérer à plusieurs d'entre elles à la fois. Ces associations de crédit se sont développées avec succès uniquement au sein ou au moyen des structures traditionnelles qui comportaient une très forte concentration, en ce qui concerne les rapports de parenté et le contrôle social. Ce développement n'aurait pas pu être réalisé dans une conjoncture moderne. Il n'a pas apparu au sein d'autres groupements traditionnels, soit parce qu'ils étaient trop petits, soit parce que basés sur une trop forte structure religieuse (croyances et rites), ou encore parce que certains groupes traditionnels perdent l'efficacité de leur contrôle social.
Ces associations ne sont pas renouvelables, tous les membres en étant élus une fois par an pour le crédit; on y observe une prédominance masculine. Bien que pour des raisons d'intérêts individuels on ait tendance à renouveler leur mandat chaque année, les fonctions de direction ne constituent pas un règlement autoritaire et l'accord du groupe pour établir ou changer des processus de prêts, est habituel. Les réunions de ces associations sont l'occasion de festivités qui ont un rôle important malgré les dépenses que ces fêtes occasionnent pour les fonds de l'association. Les groupements de crédit reflètent davantage les intérêts des jeunes. Les associations de prêts, en fournissant les fonds nécessaires, permettent d'accéder plus rapidement à des biens non traditionnellement acquis et entraînent des modifications dans les structures traditionnelles dont elles sont issues. Les Afikpo en sont encore à un premier stade de modernisation qui se manifeste surtout dans leur comportement économique, sans pour autant bouleverser radicalement leurs rapports sociaux.
L'article mentionne le fait que les Afikpo sont tout à fait capables de planifier leur économie, que les transactions économiques hors du circuit du marché local ne peuvent être appréhendées par une analyse anthropologique et que le développement des associations de crédit ne doivent pas nécessairement être considérées comme résultant de l'influence de l'urbanisation sur le secteur rural, mais plutôt comme un processus général d'occidentalisation qui se manifeste aussi bien dans les villes que dans les campagnes.