Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
In recent decades a scripturalist, anti-Sufi interpretation of Islam has made steady gains in several parts of sub-Saharan Africa. For non-reformers who are confronted with this phenomenon it is easy to consider all active reformers as emerging from the same mould, as turning for inspiration and guidance to the same religious sources, differing only in the intensity of their fervour or commitment. The task of a more scholarly approach to ‘puritan’ Islamic reform, however, is to consider how it is integrated into different social contexts, how it can be used to change or reinforce the social arrangements and institutions of particular groups. This is the general aim of the present article, which considers the social background of factionalism in the emergence of a reform movement among the Songhay of Gao.
La Communauté des Aides de la Sunna: la réforme musulmane chez les Songhay de Gao, Mali
Cet article s'intéresse à une communauté musulmane principalement composée de fermiers Songhay dont l'attitude par rapport aux questions religieuses et leur évolution est tellement rigoureuse et exclusiviste qu'elle occasionna des conflits avec les membres traditionalistes de la communauté et les réformateurs plus modérés. Ce groupe est disséminé entre les villages répartis le long de la rive Est de la courbe du Niger dont l'économie dépend essentiellement de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage du bétail. Une migration temporaire vers la côte, occasionnée par la recherche d'un emploi urbain, constitue un autre élément important de l'économie et une autre source d'expérience réformiste.
L'Islam, tel qu'il est pratiqué par certains fermiers Songhay, se démarque des normes traditionnels en ce que les villageois sont plus soucieux des Ecritures que les citadins, alors qu'habituellement les habitants des campagnes sont plutôt réputés pour leur laxisme.
Différentes et compétitives, les communautés musulmanes du nord-est du Mali sont décrites en mettant l'accent sur le rôle social des notables religieux (imam, etc.) et les origines historiques du village et les divisions familiales.
Les différences qui séparent les campagnards des citadins sont expliquées par référence aux changements imposés à la société villageoise par le colonialisme et le nationalisme post-colonial, l'impact d'un système éducatif en langue française, la diversification économique et les marginalités politiques. L'organisation de l'Islam réformé, même si elle crée des tensions et des divisions au niveau du village, constitue une option viable dans un système familial affaibli et face à une bureaucratie étatique jugée répressive.