Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
This is a study of Teso District, eastern Uganda, during a period of colonial administration from 1896 to 1927. A group of appointed chiefs was brought into being and maintained within a local political environment in which neither traditional rulers nor a principle of hereditary succession to political office were recognised. The growth of the bureaucratic and authoritarian aspects of client chiefship is traced, along with changes in the relations of the chiefs with the colonial regime and with the people they ruled. In time, their increasing powers of coercion and their accumulative control of patronage led to the emergence of a class interest among them. This became crystallised in the mid-1920s when, as a body, they maintained a conservative stance within a colonial administration geared to change.
CHEFS DE L'ÉPOQUE COLONIALE ET ÉMERGENCE DE CLASSES: UNE ÉTUDE DE CAS DE TESO
Cette étude de cas du district de Teso dans Test de l'Ouganda, au cours de la période d'administration coloniale qui va de 1896 à 1927, rapporte la mise sur pied d'un groupe de chefs qui avaient ete nommes et le maintien de leur présence dans un milieu politique local où l'on n'avait pas reconnu jusque là l'existence d'une autorité traditionnelle ni le principe de passation héréditaire des pouvoirs. On passe ici en revue le développment de la bureaucratie et de la domination de cette forme d'autorité nouvellement créée ainsi que les changements qui ont marqué les rapports des chefs avec le régime colonial et le peuple qui leur était soumis. Peu à peu, leurs pouvoirs coercifs croissants et leur contrôle toujours plus fort des appuis entrainerènt l'apparition d'un intérêt de classe entre eux. Ceci se matérialisa vers le milieu des années 1920, lorsque dans leur ensemble ils maintinrent une attitude conservative au sein d'une administration coloniale tournee vers un besoin de changement.
Il s'effectua deux coupures importantes dans la société Teso: l'une sépara le chef du paysan, l'autre le sud et le nord du district. On comprend mieux l'évolution des évènements politiques de 1896 à 1927 à la lumière de ces deux oppositions; leur résolution est pour beaucoup dans l'orientation de la politique locale du Teso dans les annees qui suivirent.
Dans les premiers temps, la création de l'arène politique se doubla de l'homogénisation culturelle du district par les admnistrateurs coloniaux, la continuité du pouvoir et de l'influence des personnages éminents indigènes et les problèmes d'administration de la population et du contrôle de la main d'oeuvre. Tandis que ce processus de consolidation progressait, certaines conditions locales entrainèrent une modification du travail administratif et de là on aboutit à l'apparition d'un déséquilibre économique. Les chefs du sud prirent le pas sur ceux du nord mais ils exerçaient tous une action coercive et développèrent leur puissance. D'énormes différences de revenus se firent jour entre chefs et paysans, ces derniers traduisant leur agitation par une action violente. On peut s'interroger sur le rôle des missions dans la politique des diverses factions. Un boycottage du coton en 1921 conduit par les chefs donna lieu à une confrontation ouverte entre le pouvoir colonial et les nouveaux hommes forts: les chefs furent vaincus et certains expulsés; quant au système, il fut revu dans son ensemble.