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The Buyeye: A Secret Society of Snake-charmers in Sukumaland, Tanganyika Territory

Published online by Cambridge University Press:  21 August 2012

Extract

The object of this paper is to describe the initiation ceremonies into the Buyeye, a society of snake-charmers, the main purpose of which is to give the members a knowledge of all matters concerning snakes, especially the cure of snake-bites. This knowledge enables members to handle snakes with impunity, although they only do so for purposes of propaganda.

Résumé

LA BUYEYE

La Buyeye est une société secrète du district de Sukuma dans le Territoire de Tanganika. Son but principal est de donner à ses membres (appelés les Bayeye) la connaissance de toutes les matières concernant les serpents et en particulier la guérison des morsures de serpents. Ils sont capables de manier des serpents impunément. La Buyeye possède également des aspects sociaux importants: c'est une communauté d'hommes (les femmes n'y étant pas admises) qui ont fait le vœu de se prêter mutuellement aide dans les affaires ordinaires de la vie. Elle n'a aucun but politique et recrute ses membres parmi les païens, les chrétiens et les musulmans. Ils sont de tendance conservatrice. La Buyeye est une des nombreuses sociétés des Sukuma. Les traditions regardant ses origines sont tellement contradictoires que l'auteur est dans l'impossibilité d'émettre une opinion à ce sujet. Sa description des cérémonies d'initiation est basée sur une experience personnelle d'une cérémonie à laquelle il prit part sept jours durant. Il serait erroné de présumer que tous les Bayeye sont d'habiles médecins indigènes. Leur savoir dépend de leurs capacités et du prix qu'ils sont prêts à payer pour leur instruction.

Lorsqu'un homme désire entrer dans la dite société, il commence d'abord par rechercher un ntangara, c'est-à-dire un membre influent, et s'entend avec lui sur le prix d'inscription qui peut consister dans une tête de bétail et cinq shillings. Le montant du prix varie et peut être payé à tempérament. Un homme pauvre peut être taxé d'une somme variant de trois à cinq shillings et payer le reste en travaillant pour le ntangara. Un certain nombre d'hommes seront initiés ensemble. Le premier rite s'appelle igonzi et est exécuté dans l a maison du ntangara: il consiste à donner une médecine appelée lukago à l'invité, qui le protègera contre les influences mauvaises. D'autres cérémonies se déroulent dans une case appelée ntanda qui peut être construite ou non pour l'occasion. Cette hutte servira de classe tant pour l'initiation aux secrets de la société que pour la bonne conduite en général. L'auteur nous donne certains détails sur le contenu de la case et des dépendances: il nous explique le symbolisme des peintures qui décorent les murs du ntanda. ‘Une fois terminé, dit-il, le ntanda semble symboliser l'univers tel que le conçoivent les chasseurs de serpents.’ Avant que les maîtres et les éléves ne s'installent dans la hutte, celle-ci est soigneusement protégée par des médecines contre les influences mauvaises.

Les novices apprennent et chantent des chants dont l'auteur donne des exemples. Ils subissent aussi des luyege, c'est-à-dire des privations et des épreuves d'endurance et de courage. Durant la première nuit on les emmène dans une clairière de la brousse où, nus, on les fait marcher à reculons vers trois petits tas de terre. Ce qui maintenant se déroule est la plus importante partie de 1'initiation. Des actes s'accomplissent qui symbolisent la nouvelle naissance: les novices prennent de nouveaux noms, qui sont des noms de serpents; on les met en garde contre toute révélation des secrets. On leur enjoint également d'avoir à marquer du respect envers les vieux Bayeye et leurs collègues. Le lendemain a lieu le rite du lit d'épines: l'un après l'autre les novices sont étendus sur leur dos sur de grandes épines pointues plantées en lignes et dépassant de 5 cm. la surface du sol. Le ntangara s'assied sur le ventre du novice et lui perce les lèvres avec une épingle en cuivre. Il paraît qu'il n'éprouve pas la moindre douleur grâce aux feuilles hachées du ntundulu dont on a auparavant frotté son dos. On lui donne également à mâcher les feuilles de cette même plante. Si par hasard il arrivait que, au moment où on le relève de son lit, on découvrait des traces de sang sur son corps, ceci indiquerait que le novice est un jumeau, ou bien que sa famille a négligé quelque rite du culte des ancêtres ou enfin que c'est un sorcier. Maintenant les novices se lavent soigneusement, huilent leurs corps, se parent de bracelets et s'asseyent chacun sur les genoux d'une femme en dehors du ntanda. Ceci symbolise leur enfance. L'acte suivant est une sorte de divination au moyen de coqs rouges, afin de s'assurer de quels sacrifices les novices seraient capables pour rendre leur admission dans la confrérie des Bayeye propice. D'autres cérémonies encore se déroulent. L'une d'entre elles semble être un rite de fertilité, un autre semble symboliser les relations fraternelles de parenté dans lesquelles les novices sont entrés. Dans une autre de ces cérémonies figure une image en terre représentant un crocodile: les novices sont par là avertis que s'ils tuent un serpent sans raison ou révèlent des secrets, un crocodile apparaîtra comme un vengeur. ‘Le crocodile est notre mère et tous les serpents sont nos frères.’ Plus tard les novices reçoivent un enseignement sur l'utilisation des plantes en cas de morsure de serpents. Les tabous des Bayeye leur sont expliqués. Enfin tous en procession se mettent en marche en chantant vers leurs foyers. Tout ce qui rappelle les rites subis est détruit. Les initiés ont acquis le droit de participer à toutes les cérémonies et les activités pratiques des Bayeye chaque fois qu'ils en éprouvent le désir.

Une connaissance plus poussée concernant les serpents et le traitement des morsures de serpent est acquise durant de nombreuses années d'expérience.—F. C.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © International African Institute 1946

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References

page 162 note 1 Throughout this article a differentiation will be made between explanations given by the natives themselves and those I have myself contributed; the latter will be in small print.

page 163 note 1 It is difficult to give a reason for the choice of specific trees for the lukago-maiicint. It may be that trees have been chosen which hold an important position in animistic beliefs or that it is the shape which induces their use as symbols.

page 163 note 2 These numbers denote the object as shown on the diagram (p. 164).

page 170 note 1 The introduction to the actual ceremony is always exhausting for the novices; they are forced to run, sometimes driven to greater speed by use of thorn-twigs; they are always naked and approach the ceremonial place, marching backwards (the latter being symbolic for ‘head first’ in situ nascendi). This running represents the throes of birth—the first stage of the rite de passage.