Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
The activities of Igbo metalsmiths caught the eye of foreign observers of southeastern Nigerian cultures well over a hundred years ago, but it was not until the turn of this century that the unorthodox character of Igbo smithing achieved some recognition. G. T. Basden's typical remarks, made after a long missionary sojourn among the Igbo, highlight this striking dimension:
There are some towns which practically monopolise certain specialised professions. For example, Awka, Nkwerre and a few other places manufacture nearly all the metal work produced in the Ibo country .… These men travel widely, not only in the Ibo country, but in the regions beyond its borders as far as Calabar, Bonny, Warri and even farther afield. (Basden 1938: 318; italics mine)
FORGERONS ITINÉRANTS AWKA DANS LE SUD DU NIGÉRIA
Au début du siècle, des forgerons d'Awka parcouraient le sud du Nigéria, exerçant leurs activités au profit d'une clientèle variée d'Igbos du nord et de l'ouest, d'Igalas et de peuplades du delta du Niger. Travaillant en petits groupes, maîtres forgerons et apprentis choisissaient une communauté d'accueil, dans laquelle ils élisaient résidence, en fonction de leur village d'origine dans le secteur d'Awka où s'effectuaient ces activités artisanales. Ils fournissaient des objets utilitaires ou de cérémonie en fer ou en cuivre et alliage de cuivre. Le calendrier de leurs activités reflétait en réalité l'alternance de leur lieu de résidence: ils passaient à intervalles réguliers une certaine période au sein de leur communauté Awka, s'acquittant alors de leurs obligations civiques et rituelles.
L'analyse de ce métier de forgeron itinérant fait ressortir un certain nombre de parallèles avec des confréries de forgerons que l'on retrouve ailleurs au Nigéria. On note ces traditions chez les Nupe, les Hausa, les Bini, et dans une certaine mesure, les écoles de forgerons Yoruba. Les liens etroits qui structuraient la communaute Awka servaient a contenir toute dispersion et maintenaient un attachement permanent à la communauté d'origine. Les déplacements réguliers des forgerons leur offraient le privilège d'amasser une richesse non négligeable en participant à un commerce de longue distance et en remplissant certaines fonctions spirituelles. Ils se trouvaient done en contact avec plusieurs cultures et cette diversité se répercutait sur les échanges d'idées et de denrées entre différentes peuplades du sud Nigéria. Le caractère cosmopolitain des activités Awka conféra aux confreries artisanales dans le cadre Igbo, un dynamisme accru, si l'on compare celles-ci à leurs homologues sédentaires.
En dépit de leur situation particulière dans l'ensemble des organisations artisanales d'Afrique Occidentale, les confréries itinérantes Awka semblent illustrer une attitude typique des Igbos vis à vis du développement et de la maîtrise des institutions à l'époque précoloniale.