Miss Ward, in her paper on Some Observations on Religious Cults in Ashanti, maintains that the spread of ‘new witch-finding cults’ in Ashanti results from an emotional malaise deriving from structural changes in the society. The hypothesis is one which has been put forward on other occasions to account for the reported increase in such activities. The basic propositions appear to be four: firstly, that major changes in the social system increase the overall malaise in a society: secondly, that such increased malaise will be reflected in an increase in witchcraft: thirdly, that an increase in witchcraft will be reflected in an increase in witch-finding cults: fourthly, that there has been such an increase in Ashanti.
L'ANOMIE DANS L'ACHANTI?
Dans une communication récente, Mademoiselle Ward maintient que la propagation dans l'Achanti des cultes pour la recherche des sorcières résulte d'un malaise émotif qui découle des modifications structurelles au sein de la société. Les suppositions fondamentales d'une telle hypothèse paraissent être au nombre de quatre; 1°, que les modifications majeures dans le système social augmentent le malaise général dans une société; 2°, qu'un tel malaise accru se manifestera par un accroissement de la sorcellerie; 3°, qu'un accroissement de la sorcellerie se manifestera par un accroissement des cultes pour la recherche des sorcières; 4°, qu'un tel accroissement a eu lieu dans l'Achanti. C'est au sujet de ces deux dernières suppositions que l'auteur de cet article désire faire des commentaires en ce qui concerne l'Achanti et Ghana. A son avis, un accroissement des cultes pour la découverte des sorcières n'est pas une indication de l'incidence des accusations de la sorcellerie, car il peut être accompagné d'un décroissement correspondant dans d'autres moyens d'établir l'existence de la sorcellerie. C'est ce qui paraît avoir eu lieu dans l'Achanti où une méthode évidente de rechercher des sorcières—la coutume autrefois largement répandue de ‘transporter le cadavre’ lors des enterrements et de deviner la cause du décès d'après ses mouvements—n'est plus pratiquée. Une augmentation dans le nombre et l'utilisation de ‘fétiches’ et d'autels de magie ne saurait être regardée comme étant, par elle-même, une indication d'un accroissement des activités dans la recherche des sorcières, car la sorcellerie n'est qu'un seul des péchés défendus, découverts ou punis par de telles méthodes. Il est douteux s'il y a eu un accroissement dans la fréquentation des autels de magie, qui, d'une façon générale, ne sont pas nécessairement des importations nouvelles. Le mot ‘ fétiche ’ peut également comprendre des autels et des amulettes ‘ personnels ’, dont certains se rapportaient à la découverte de la sorcellerie. Au début du 19ème siècle, des amulettes musulmanes ont été introduites du nord et il paraît presque certain que les autels de magie ont été introduits de la même façon. Dans les Territoires Septentrionaux de Ghana, le contact avec les Européens ne date que depuis une cinquantaine d'années, tout au plus, et, par conséquent, il est relativement facile d'obtenir des renseignements concernant la période avant leur arrivée. Les habitants ont tendance à nier l'existence des autels anciens qui sont tombés en ruines et qui ont été remplacés par d'autres plus efficaces, ce qui indique le faible lien qui les rattache au système des groupes sociaux. L'analyse des institutions rituelles des Achantis et des autres peuples africains n'a pas tenu compte de la mobilité reconnue de tels autels qui, naturellement, s'est accrue avec la mobilité spatiale croissante des habitants. En effet, il y a toujours eu un échange considérable de personnel en Afrique Occidentale parmi les différents groupes sociaux par suite de la guerre et du commerce, notamment le commerce des esclaves. La liaison d'institutions rituelles particulières avec certains groupes sociaux ne s'applique pas aux autels de magie des Achantis qui, malgré leurs assemblées permanentes de fidèles, sont également disponibles à des clients d'une autre provenance en échange de diverses marchandises ou services. Ainsi, l'accroissement de l'activité rituelle peut être attribuée en partie à la richesse accrue qui est disponible. On ne peut admettre que l'état Achanti ait continué dans sa forme actuelle depuis le moment de son premier établissement ou qu'il y ait eu un accroissement de malaise au cours de ces cinquante dernières années. Il est évident que l'occupation britannique a produit une augmentation plutôt qu'une diminution de la sécurité personnelle. Il existe, bien entendu, une situation de changement rapide, mais il n'y a pas d'évidence suffisante pour indiquer que ce changement conduit à l'anomie (manque de normes) et il importe qu'il soit clairement reconnu que ce point n'a pas été prouvé.