Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
The number of Africa published in January 1929 contains two articles which are of real help to the colonial administrator. The first article, by the Rev. Father Dubois, S.J., compares the supposedly opposite dogmas of assimilation and adaptation, or, in administrative language, of direct and indirect rule. Therein the author conclusively shows that these formulae are not dogmas, the one unorthodox and the other orthodox; that the education of a race cannot be accomplished by means of a formula, but that it is a matter of time, tact and love. In fact the methods of assimilation and adaptation are both required, as also the one in conjunction with the other.
LES ‘TERRES INEXPLORÉES’ DE L'ANTHROPOLOGISTE
Du point de vue administratif l'influence de la science anthropologique ne se fait pas suffisamment sentir. Les connaissances de l'anthropologiste devraient être la base même de notre politique indigène, de l'administration indirecte et de la législation que nécessite cette politique. Pratiquement, l'anthropologiste en exposant les coutumes indigènes, telles elles se présentent à lui aujourd'hui, détermine ce que devra être notre politique de demain. Cet état actuel, précis, de la coutume indigène et la manière dont réagissent sur elle les institutions européennes, ces observations et confrontations continues, sont le travail de l'anthropologiste-administrateur auquel notre Institut doit apporter sa contribution. Ces us et coutumes indigènes dont nous nous référons sans cesse et que reconnaît pour une part notre terminologie légale, ces fermes assises de toute politique indigène indirecte et d'une administration de l'indigène par l'indigène, restent un ensemble de connaissances éparses, un sujet d'études dont les directives au point de vue pratique ne sont pas encore assez nettement établies.
Après les coutumes indigènes en ce qui touche leurs apports et rapports avec notre législation vient par exemple l'étude de la coutume dans le domaine économique. Quelle place occupe exactement sur le marché indigène le rôle de ‘l'intermédiaire’? Faut-il laisser multiplier, s'étendre l'action de ce rouage si important déjà dans tous les contrats indigènes ou bien est-il préférable de viser à l'éliminer? Quelles sont au juste les coutumes en matière de ventes, prêts, obligations, gages hypothéquaires, etc.? Quelles modifications subissent actuellement ces coutumes? Quels sont par exemple les aspects économiques des methodes de l'exploitation de l'huile de palme pratiquée par les indigènes comparés avec les méthodes industrielles appliquées par les Européens? Que peuvent être les méthodes d'exploitation d'un indigène propriétaire d'un camion ou de plusieurs camions automobiles? Comment l'indigène fait-il fructifier son bien et à quoi correspond pour lui notre notion du capital?
Puis vient alors le chapitre entier de l'éducation indigène. Qu'entendent-ils par l'éducation de la jeune génération et quelle part de leurs méthodes pourrait être adaptée, appliquée par nous? Que savons-nous des conditions démographiques existantes—bien peu de chose,—que de coutumes sociales et morales mériteraient d'étre étudiées et comprises?
L'auteur prévient alors l'anthropologiste-administrateur des difficultés qu'il rencontrera, non pas seulement au cours de ses recherches, mais surtout lorsqu'il tendra à fake faire faire état de ces recherches et de leurs conséquences administratives. Il fait remarquer aussi que les tendances de l'administration, au sens le plus large du mot, n'évoluent pas naturellement vers l'administration de l'indigène par l'indigene. Il souligne l'incompatibilité qui existe entre l'ideal d'une justice rendue par l'indigène aux indigènes et le fait d'avoir établi une Cour suprême où ne siègent que des Européens prononçant au premier et dernier ressort. Il signale encore que l'intellectuel africain se refuse à faire usage de sa langue maternelle en dehors des nécessités usuelles de la vie, qu'il refuserait la facilité qui lui serait offerte de passer des examens dont les programmes seraient établis par l'Enseignement de la colonie et qui lui donneraient pourtant les mêmes connaissances et les mêmes droits que les examens de l'université anglaise quéil parvient à passer aujourd'hui.
Que l'idéal qui consisterait à développer une culture, une morale, un art purement africains est irréalisable dans une ambiance qui resterait matérialiste. L'auteur n'admet pas d'ailleurs qu'il soit possible, les conditions seraient-elles favorables, d'amener l'être humain à son plus haut développement intellectuel artistique et moral par les seuls moyens d'une culture indigène: toute culture supérieure est universelle. L'auteur conclut en se demandant dans quelle mesure la culture europeenne mise à la portée des indigènes est non seulement comprise mais assimilée par eux. Pour assurer cette assimilation, but de toute éducation, il nous faudra pénétrer la sensibilité de l'indigene, véritable seuil de son intelligence, établir en lui une corrélation entre les apports matériels de notre civilisation et les apports spirituels de notre culture. L'assimilation de notre culture ne sera possible à l'indigène que lorsque sa sensibilité nous sera devenue lisible, et cela aussi est la tâche de l'anthropologiste.
1 Chatham House is the head-quarters of the Royal Institute of International Affairs.