Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
The process by which African peoples come to forsake their traditional religions for Islam or Christianity is among the most significant and the least-studied features of social change in Africa. It is, furthermore, a field to which scholars of different backgrounds, historians and social scientists, may contribute. In spite of a recent drawing together of these disciplines, historians and sociologists may still consider themselves as offering rival explanations of the same phenomena, especially if these are complex. The factors involved in religious change in Africa are very elaborate, but may be reduced to two broad sets—the policies of the missionary societies, the prime agents of change, and the character of the African societies, the arena of change. Above all we need to explain the varied reception of missionary teachings by African peoples.
CHANGEMENTS RELIGIEUX CHEZ LES YORUBA
Les Yoruba du Nigeria occidental sont divisés, presquʼà égalité, entre chrétiens et musulmans, mais les appartenants de l'une et l'autre religion ne sont pas uniformément répartis sur l'ensemble du territoire. Comment expliquer cette différence dans la distribution? Le Dr. J. B. Webster, dans son ouvrage: ‘The African Churches among the Yoruba’, a démontré que ce sont les régions évangélisées par les Européens qui comptent une majorité de musulmans aujourd'hui, tandis que celles qui l'ont été par des Africains comptent une majorité de Chrétiens. Il est clair que cela ne peut constituer une explication valable; les facteurs déterminants nʼen seraient pas dûs aux évangélistes, mais bien plutôt aux populations évangélisées, et à la situation sociale dans laquelle se sont trouvés les premiers évangélisés. En ce qui concerne l'évolution religieuse, les Yoruba se subdivisent en trois groupes: (1) les Oyo et les Egba; dans les régions converties à l'Islam avant 1800 et pénétrées par l'influence des missionnaires au milieu du 19e siècle; (2) les Ondo, Ekiti, Ijesha, à l'Est; à peine touchés par aucune des grandes religions mondiales avant la fin du 19e siècle. Elles y pénétrèrent de concert, et vers 1890 l'influence du christianisme y fit spécialement prépondérante; (3) les Ijebu; l'Islam y a fait une pénétration considérable au milieu du 19e siècle, et après 1892 il se produisit une brusque flambée d'intérêt qui fit déserter les rangs de la religion traditionnelle pour les grandes religions mondiales.
Les jeunes gens, commerçants et migrants (quelquʼen soient les raisons), sont toujours les premiers convertis, que ce soit à l'Islam ou au christianisme. A l'Est, la propagation officieuse du christianisme qui a précédé l'implantation des missions, a grandement facilité le travail des missions chrétiennes après 1890. Ce facteur n'existait pas lorsque les missionnaires arrivèrent chez les Oyo; là, un réseau de rapports sociaux reliait le nord aux Ilorin musulmans. Il était aussi plus avantageux pour les missions de s'implanter dans une région en pleine crise d'évolution sociale, comme cela se passa à l'Est, en 1890: ainsi, la nouvelle religion était-elle intimement associée à l'évolution sociale; on ne peut en dire autant du christianisme, lorsqu'il s'implanta à Ibadan vers 1850.
Pour expliquer les grands mouvements historiques, il est nécessaire de recourir à une approche sociologique permettant de dégager les lignes générales des influences sociales, comme à une approche historique, qui en démontre la signification à un moment donné.