Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
Few dispute the proposition that the Second World War marked the beginning of the end of colonialism in Africa. The thesis developed by Hodgkin (1956), Crowder (1968, 1978) and Schachter-Morgenthau (1964)—that coalitions of African veterans, disgruntled planters, peasants and chiefs gave rise to anti-colonialist, nationalist political movements in the immediate post-war era—has not been seriously challenged. The general acceptance of this view has resulted in a neglect of the history of the colonies during the war years themselves. While there is now a growing interest in this subject, most studies of the independence movements begin with the emergence, in 1946, of recognisable political parties in British and French Africa. They take as starting points such visible events as the Brazzaville Conference, the 1946 French Constitution, the launching of the Convention Peoples Party in Ghana, or the founding of the Rassemblement Démocratique Africaine (RDA) in Bamako. What is needed now are thorough case studies of the specific policies and practices of the imperial powers during the Second World War and a consideration of the extent to which they acted as internal catalysts in the struggle for independence. This article, which is offered as a contribution to that end, looks at one chapter in the war experience of the Cote d'Ivoire.
Réforme et répression sous les Forces françaises libres: transformation économique et politique de la Côte d'Ivoire, 1942–45
Pour les habitants de la Côte d'Ivoire, l'époque des Forces françaises libres commença en novembre 1942. Les émissaires de De Gaulle en Afrique Occidentale française ont souligné qu'ils représentaient la ‘vraie France’, l'antidote au racisme du régime de Vichy, et un retour au rôle dont elle se vantait elle-même, à savoir celui de pourvoyeuse d'une civilisation éclairée auprès des colonies. Pour les colons français, déjà profondément méfiants à l'égard du Gaullisme, ce fut une période irritante et menaçante. Pour les Ivoiriens, ce fut la meilleure et la pire des époques. D'un côté, sous la direction du gouverneur libéral André Latrille, une nouvelle administration semblait offrir à la classe émergente des planteurs indigène un droit d'accès total et égalitaire à l'économie, y compris le retour au droit d'embaucher à gages. De l'autre, une foule d'habitants se virent soumis à une incroyable exploitation de leur travail et de leur produit, sous le prétexte d'un effort de guerre renouvelé pour libérer la France. Le contraste entre la rhétorique et la réalité insurgea le peuple africain. Les réformes de Latrille avaient rendu possibles à la fois la syndicalisation de la main d'oeuvre et la politisation de la population en générale. Il existait donc une structure dans laquelle pouvait s'inscrire les protestations contre les abus du colonialisme, et notamment contre la répression économique accrue. De vagues promesses de réformes à venir n'ont jamais atténuées la prise de conscience par le peuple des sacrifices toujours plus grands demandés aux Ivoiriens. Planteurs et chefs de tribus, élite cultivée et paysans ont rassemblé leurs forces pour former le premier mouvement politique de masse de la colonie, le Syndicat Agricole Africain (SAA). En se fixant comme objectif majeur l'abolition des travaux obligatoires, le SAA parvint à créer une alliance sans précédent qui dépassait l'ethnie traditionnelle et la récente notion de classe. La lutte nationaliste était née.
Dès le départ, son influence s'est fait sentir non seulement au niveau de l'Etat, mais aussi à l'échelle des régions et des localités, et cet article étudie ces thèmes en se penchant tout particulièrement sur le peuple Senoufo de Korhogo, communauté au sein de laquelle des factions, formées dès la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, restent aujourd'hui très influentes en matière de gestion des affaires locales.