Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
Observation of the way in which local groups develop in a given society must ideally take place over a longer period than most researchers remain active in the field, particularly if changes over time are to be charted adequately. But longer-term studies remain relatively scarce and there are obvious difficulties in the way of them: younger anthropologists are often reluctant to look again at a society that has already been carefully studied, especially if the scholar who carried out the earlier field-work still survives; and changing theoretical perspectives and field-work techniques make it hard to match data from different periods. Bearing in mind the need to overcome these difficulties, we combine in this paper field data collected in the course of expeditions spanning more than forty years in an effort to trace the development of an important Kgatla grouping, the ward.
RETOUR À RAMPEDI, UN NOUVEL APERÇU SUR UN ‘WARD’ KGATLA
Cette étude concerne la nature d'un important groupement dans la société Kgatla, le ‘ward’, et son évolution dans le temps. Les observations s'appuient sur un recensement et une enquête généalogique portant sur un seul et unique ward Kgatla, réalisés une première fois par Schapera en 1934 et répétés par Roberts en 1973. D'après le modèle indigène, le ward groupe les foyers des membres mâles d'un ou plusieurs segments patrilinéaires. L'enquête de Schapera en 1934 a confirmé son caractère fondamentalement agnatique, en montrant que 75 % des foyers de ce ward avaient à leur tête les membres d'un seul segment patrilinéaire. L'étude a également révélé des traits inattendus en ce sens que des femmes sont à la tête de certains foyers et que certains segments minoritaires ont été recrutés d'une manière non prévue dans les comptes rendus idéalisés donnés par les informateurs.
L'étude de 1973 montre qu'après 40 ans le ward a gardé son caractère agnatique, 78% des foyers ayant à leur tête des membres du segment majoritaire. La stabilité du groupe est illustrée par l'adhésion générale aux pratiques traditionnelles du mariage, par l'habitude largement répandue des nouveaux foyers à venir s'installer aussi près que possible du site original du ward et par la persistance d'anciennes coûtumes relatives à la transmission par héritage des habitations. Comme changement, on note une augmentation considérable de la proportion d'enfants nés de femmes non mariées du ward. L'étude montre toutefois que ces enfants continuent à être incorporés dans les groupements résidentiels traditionnels sous la garde d'un agnat mâle.