Le troisième volume des notes de K. Laman édité par S. Lagercrantz en 1962 étudie la vie religieuse chez les Kongo. Une grande partie des 258 pages traite des nkisi, ces forces non humaines capturées par les hommes qui les incorporent à un support matériel pour les mettre à leur service. Souvent aussi, prenant l'initiative du contact, les nkisi offrent leurs pouvoirs à certaines personnes de leur choix. A partir des 119 nkisi mentionnés ou décrits par K. Laman est-il possible de construire un système explicatif dans lequel ils obéissent à une certaine logique, sont actifs dans un domaine particulier, sont justifiés par des correspondances avec certaines catégories du monde, bref, sont reliés à un système de pensée cohérent et capable de légitimer leur action? Laman lui-même nous y invite puisqu'il déclare ‘minkisi belong to three classes: land, water and sky minkisi, according as their nkisi-fotraing medicines derive from these respective spheres’ (p. 71).