Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
Apart from its aesthetic evaluation, the study of any art object or class of objects should be carried out following three distinct though interrelated lines of analysis. The first is iconographic, i.e. at the same time morphological, technological, and historical, and concerns the nature of the objects per se, their formal characters, the technique of production, their distribution in space and time, and their stylistic affinities to similar productions elsewhere. The second is iconological, and has to do with the meaning of the representation, the nature of the beings it purports to portray, and the underlying system of conceptions and beliefs in which it is integrated—the world of ideas and symbols in a given culture. These first two aspects of the analysis are common also to archaeological research. The third approach, on the other hand, is more distinctly anthropological, as it deals with the impact of those ideas and of their concrete symbols on the everyday life of the society concerned and with their influence on the ritual and social behaviour and thought of individual men and women. Only a combination of these three approaches can give us a true picture of the phenomenon we are called upon to investigate.
LE CULTE DES ASOŋU PARMI LES NZÉMA
Les figurines en terre cuite dites asoŋu représentaient, encore en 1954, une des rares productions proprement artistiques des Nzéma du Ghana. Elles sont censées avoir été détruites en masse vers la fin de cette année par les Nzéma eux-mêmes, à la suite de la prédication d'un prophète venu de la Côte d'Ivoire. L'auteur décrit six exemplaires de ces statuettes quʼil put remporter du Ghana avant cette date, avec une réplique de l'autel qui les abritait et quelques accessoires du culte. Du point de vue iconographique, ces figurines constituent un style isolé nʼayant que des ressemblances très lointaines avec les plastiques en terre cuite ou autres des régions avoisinantes. On note cependant des similarités, en quelques cas frappantes, avec les terres cuites attribuées aux Sao de la région du Tchad. La considérable distance géographique ainsi que chronologique qui sépare les deux groupes de statuettes impose d'envisager avec prudence la possibilité de connexions entre eux; on a tout de même la surprise de constater que le rôle joué par les figurines sao, d'après les informateurs locaux contemporains, nʼétait pas foncièrement différent de celui des statuettes nzéma.
Les asoŋu représentent des divinités inférieures, qui se manifestent en premier lieu par des maladies des personnes auxquelles elles s'attachent, surtout des enfants. Si la présence des asoŋu est reconnue à temps, le père de l'enfant leur fait ériger un petit autel et fabriquer des figurines, auxquelles on offre des sacrifices: la guérison s'ensuit. Dûment apaisé, l'asoŋu peut devenir une sorte de génie tutélaire pour sa victime, prévenant tout acte de sorcellerie contre elle, la protégeant contre les vols, frappant à son tour de maladie ou de mort ceux qui l'offenseraient. Il cause aussi des phénomènes de possession sur certains individus lors des danses. Les asoŋu, très nombreux et appartenant aux deux sexes, sont connus chacun par un nom personnel; ils sont censés habiter la brousse, mais leur demeure d'origine est εbɔlɔ, l'outre-tombe, et cʼest la quʼils s'attachent aux enfants avant leur naissance; ils nʼont cependant rien à voir avec les ŋomenle, esprits des trépassés.
Il existe enfin des catégories de personnes qui ne sont pas sujettes à l'action, néfaste ou utile, des asoŋu, car elles ne viennent pas de l'εbɔlɔ comme la plupart des êtres humains, mais sont engendrés grâce à l'intervention directe d'une divinité ou même du Dieu suprême, à la suite des solicitations de leur mère. Cʼest le cas des enfants longuement attendus par des femmes stériles, des jumeaux, et en général des nyangonle mmalε, enfants ‘purs et saints’ du fait de leur conception exceptionnelle.