Book contents
- Frontmatter
- Contents
- Editor's preface
- Notes on contributors
- Abbreviations
- Introduction
- 1 La laïcité en France au vingtième siècle
- 2 Antisémitisme des catholiques au vingtième siècle: de la revendication au refus
- 3 Catholicism and Nationalism: the Fédération républicaine, 1927–39
- 4 True and false modernity: Catholicism and Communist Marxism in 1930s France
- 5 Ralliés and résistants : Catholics in Vichy France, 1940–44
- 6 Les formes politiques de la démocratie chrétienne en France au vingtième siècle
- 7 Catholicism and the Left in twentieth-century France
- 8 Accueillir l'étranger : immigration, integration and the French Catholic Church
- 9 Yeast in the dough? Catholic schooling in France, 1981–95
- 10 Les femmes catholiques: entre Église et société
- 11 La sociologie religieuse du catholicisme français au vingtième siècle
- 12 Secularisation and the (re)formulation of French Catholic identity
- Select bibliography
- Index
2 - Antisémitisme des catholiques au vingtième siècle: de la revendication au refus
- Frontmatter
- Contents
- Editor's preface
- Notes on contributors
- Abbreviations
- Introduction
- 1 La laïcité en France au vingtième siècle
- 2 Antisémitisme des catholiques au vingtième siècle: de la revendication au refus
- 3 Catholicism and Nationalism: the Fédération républicaine, 1927–39
- 4 True and false modernity: Catholicism and Communist Marxism in 1930s France
- 5 Ralliés and résistants : Catholics in Vichy France, 1940–44
- 6 Les formes politiques de la démocratie chrétienne en France au vingtième siècle
- 7 Catholicism and the Left in twentieth-century France
- 8 Accueillir l'étranger : immigration, integration and the French Catholic Church
- 9 Yeast in the dough? Catholic schooling in France, 1981–95
- 10 Les femmes catholiques: entre Église et société
- 11 La sociologie religieuse du catholicisme français au vingtième siècle
- 12 Secularisation and the (re)formulation of French Catholic identity
- Select bibliography
- Index
Summary
A la fin du dix-neuvième siècle, les catholiques quasi unanimement se proclamaient antisémites et leur presse dénonçait les crimes rituels, la filouterie et la puissance économique des juifs. A la fin du vingtième siècle, ces croyances ne sont partagées que par une infime minorité de catholiques irréductiblement antisémites. Entre les deux, le cataclysme de la Shoah a renversé bien des préjugés: l'antisémitisme puis l'antijudaïsme.
BILAN DE L'AFFAIRE DREYFUS: LA REVENDICATION VIOLENTE PUIS L'OUBLI
Une carte photographique circulant peu de temps après l'affaire Dreyfus représente un prêtre absorbé par la lecture du journal La Libre Parole, la feuille antisémite d'Édouard Drumont, l'auteur de La France juive. Comme un grand nombre de ses confrères, il y trouve sa ration d'antisémitisme mais il aurait pu aussi s'abreuver à d'autres sources: La Croix, des Assomptionnistes, qui se vante d'être ‘le journal le plus antijuif de France’, ou les Croix régionales et autre presse catholique, diocésaine ou non, qui vit assez bien. Ce prêtre est représentatif d'un grand nombre d'ecclésiastiques. Ainsi lorsqu'en 1895, La Libre Parole lança un concours sur la question juive, cent cinquante manuscrits lui furent envoyés et le jury distingua huit auteurs parmi lesquels se trouvaient quatre prêtres: l'abbé Jacquet et Mgr Tilloy, pronotaire apostolique et docteur en théologie, se partageaient le premier prix.
Les prêtres étaient, dans leur passion antisémite, largement soutenus par leur hiérarchie; non pas par le pape Léon XIII qui gardait ses distances mais par les évêques et les théologiens. A Lille, par exemple, l'Université catholique rassemblait un aréopage d'enseignants distingués dans les lettres, le droit ou la théologie, tous affichaient leur antisémitisme. A Laon, ‘l'évêque laisse annoncer que les auditeurs de M. Brunetière trouveront asile dans une salle dépendant du petit séminaire’ alors que ce conférencier antidreyfusard s'était vu refuser les locaux de la municipalité. Les catholiques sociaux et démocrates chrétiens n'étaient guère plus tendres envers les juifs. La plupart dénonçait les juifs mauvais patrons qui pressuraient les ouvriers à la différence des catholiques, patrons sociaux, soucieux du bien-être de leurs employés.
L'immense majorité des catholiques suivait le clergé. On peut mesurer les effets néfastes de cet ‘enseignement du mépris’ en lisant les états d'âme des participants à la souscription en faveur de la veuve de Henry, lancée par La Libre Parole en décembre 1898 (Henry avait contrefait de documents afin de prouver la culpabilité de Dreyfus).
- Type
- Chapter
- Information
- Publisher: Liverpool University PressPrint publication year: 2000