Sous un titre captivant, Richard W. Bulliet a publié dans les Annales E.S.C., 1981, n° 1, pp. 104-116, une étude de valeur, « Botr et Beranès : hypothèses sur l'histoire des Berbères ». Mises à part les généalogies de Ibn Khaldūn, pour qui l'énigmatique désignation indiquerait les eponymes des deux lignées berbères, c'est encore une fois l'exégèse de W. Marçais (Revue critique d'Histoire et de Littérature, nouvelle série, XCVI, 1929, p. 260 ss) qui paraît la plus plausible : Barānis et Butr — étrangers au lexique proprement berbère — seraient tout à fait intelligibles en arabe, comme les pluriels respectifs de burnūs (” bournous » : « tau] vêtement long ») et abtar (” coupé » : « [au] vêtement court », par analogie et en opposition à burnūs), reflétant ainsi la distinction introduite par les conquérants musulmans selon l'habit des deux groupes (cf. G. S. Colin, dans Encyclopédie de l'Islam, I, 21, 1960 [1975], p. 1390).