La Belgique, où l’industrie occupe aujourd’hui une place prépondérante, a vécu pendant une période assez longue de son indépendance, sous le signe de l’économie agricole.
Constituant, dans les années qui suivent 1830, l’élément régulateur de sa vie économique, le facteur agricole s’est atténué progressivement pour céder la place à l’élément industriel.
Il nous a paru intéressant de rechercher l’époque à laquelle s’est opéré ce changement de structure dans l’économie de notre pays, de déterminer le moment où la Belgique s’est industrialisée.
L’étude des fluctuations du taux de la nuptialité, conduite en comparaison avec les mouvements d’indices nettement représentatifs de chacune des deux économies — agricole et industrielle — nous a paru être à même de nous livrer la clef du problème.
Le nombre de mariages est, en effet, un des éléments de la vie d’un pays qui dépendent le plus directement de la prospérité nationale, du degré de bien-être dont jouissent ses habitants. La vie est-elle large et facile, le taux de nuptialité est élevé; une crise surgit-elle qui vient réduire les ressources de chacun, il fléchit : aussi les fluctuations de ce coefficient reflètent-elles, d’assez près, la vie économique du pays et leur amplitude est comparable à l’importance des oscillations que subit la prospérité individuelle aussi bien que la richesse nationale.