La Revue a signalé dans un précédent numéro, l'importante association des «Travelers Aid Societies» et ses relations avec les Croix-Rouges américaine, autrichienne, hellénique, polonaise et tchécoslovaque. On lira avec intérêt l'exposé suivant sur l'activité de cette association (N. d. l. R.)

L'œuvre du sauvetage des naufragés a toujours fait partie du programme d'action des sociétés de secours, appelées uniformément aujourd'hui sociétés de la Croix-Rouge. Elles ont été plus particulièrement encouragées à cultiver cette branche lorsque la Convention de la Haye du 29 juillet 1889 (IIIe Convention) a étendu aux naufragés les bénéfices que la convention originelle du 22 août 1864 avait assurés aux blessés et malades des armées de terre.

La tâche primordiale et essentielle de la Croix-Rouge consiste à soutenir et à suppléer en cas de guerre le service sanitaire de l'armée. Cette assistance est absolument nécessaire, car dans toutes les guerres d'une certaine importance, on a pu constater que les moyens de secours du service sanitaire de l'armée ne répondaient pas entièrement à ce qu'on exige de lui.

Avec le temps et, de plus en plus, un nouveau devoir s'est imposé à la Croix-Rouge: l'activité de paix.

Le retour dans leur pays des sujets bulgares chassés des pays voisins à la suite de la grande guerre, se poursuit toujours en un long cortège qui ne cesse d'accroître la masse déjà si lourde des quelque cent mille malheureux accourus à la suite des événements de 1903 et 1913 de Roumanie, de Serbie et surtout de Thrace et de Macédoine, dans une patrie qui leur est de venue étrangère.

La «Bibliothèque populaire médicale» où se trouve le volume du Dr F. Bauer sur «Le service de santé de l'armée suédoise» analysé dans le précédent numéro de la Revue a consacré un autre volume aux «services sanitaires et hygiéniques de la Marine», rédigé par l'éminent médecin en chef de la marine suédoise, le Dr Gunnar Nilson.

Au cours des années d'après-guerre l'assistance publique (Wohlfahrtspflege) en Allemagne s'est particulièrement occupée de l'aide à la vieillesse. C'est la vieillesse, ainsi que la jeunesse, qui ont le plus souffert des suites de la guerre, et les effets de la sous-alimentation sont clairement attestés par l'augmentation de la mortalité.

L'intérêt grandissant qu'on accorde depuis quelques années à la vieillesse — analogue à celui dont bénéficie la jeunesse depuis quelques décades — est dû principalement aux difficultés matérielles et morales en présence desquelles se trouvent nos vieillards.

Les œuvres sociales ont fait un progrès remarquable ces dernières années. Ceci est dû au pouvoir croissant acquis par les masses populaires comme résultat de la Grande Guerre. Naturellement, les problémes sociaux s'êtaient déjâ présentés fréquemment avant la guerre, particulièrement en Europe et en Amérique oú le degré avancé de la civilisation avait amené le développement de l'industrie mécanique. Pour remédier aux défectuosités qu'un tel remaniement de l'organisation industrielle avait entraînées, les œuvres de bienfaisance furent développées afin de venir en aide aux pauvres, aux malades, et d'éviter la criminalité.

Cependant, jusqu'à ces dernières années, le développement de ces travaux fut lent par le fait qu'ils étaient laissés principalement dans les mains des philanthropes. Mais la Grande Guerre stimula entre autre le progrés social et augmenta énormément le pouvoir des masses populaires et, dans un sens, elle fut ainsi la cause de la victoire de la démocratic sur la tyrannie des anciens dirigeants.

M. Cuénod, délégué du Comité international de la Croix-Rouge et du Bureau international du Travail, qui depuis mai 1925 se trouve en Chine pour étudier la situation des réfugiés dans ce pays, leur venir en aide et chercher les possibilités de leur transfert, a eu l'occasion de recueillir sur place de nombreuses informations relatives aux récentes inondations.

Nous reproduisons ici quelques extraits sur ce sujet, empruntés à ses lettres d'octobre et novembre 1925.

Des poisons ayant joué pour la première fois au cours de la guerre mondiale un rôle dans la conduite des opérations militaires, cette question a été vivement discutée, et une série de publications, principalement aussi des articles de la presse quotidienne, ont fait beaucoup de bruit à propos des horreurs des gaz asphyxiants.

La Société des Nations et la Croix-Rouge se sont occupées de cette question à plusieurs reprises, et lors de la conférence de Washington, le Ier janvier 1922, une série de grandes puissances tombèrent d'accord pour interdire l'emploi des poisons au cours d'opérations guerrières.