Nous avons l'honneur de vous remettre sous ce pli quelques exemplaires de la circulaire que le Conseil fédéral a adressée, en date du 23 courant, aux Etats signataires de la Convention de Genève (Croix-Rouge) pour leur notifier l'accession de la Corée è la dite Convention.

Veuillez agréer, Monsieur, les assurances de notre considération très distinguée.

A l'assemblée générale du 16 avril 1903, le président, M. J.-E. Guéchoff, a fait part aux délégués de l'augmentation du capital bocial pendant l'année 1903. Cette augmentation s'élève à fr. 63,225.

Le chiffre total de la fortune mobilière est ainsi porté à fr. 769,287. La fortune immobilière est évaluée à fr. 250,000 et le matériel en dépôt à fr. 150,000 environ.

M. le prof. Dr Küttner n'est pas un inconnu pour les lecteurs du Bulletin. La haute compétence qu'il a acquise dans les questions médico-militaires par sa participation prépondérante aux secours envoyées par la Croix-Rouge allemande soit dans la guerre grécoturque, soit dans la campagne sud-africaine, soit enfin dans l'expédition de Chine, font du distingué professeur de chirurgie de l'Université de Tubingue, un des maîtres dans les questions de chirurgie et d'assistance sanitaire militaire.

Article Premier. — Les principes généraux de la Convention de Genève ayant été étendus aux guerres maritimes, la Croix-Rouge pourra organiser des services sanitaires à utiliser pendant les opérations militaires qui se feront en mer.

Nous avons reçu du Comité central danois la communication cidessous concernant la perte douloureuse qu'il vient de faire en la personne de son président et pour laquelle nous lui exprimons notre sympathie.

Quelques-uns de nos lecteurs se souviennent sans doute de notre 95me circulaire aux Comités centraux, du 24 février 1898, sur le Projet d'une histoire générale et illustrée de la Croix-Bouge. Nous leur annoncions la grande œuvre qu'avait entreprise la Société espagnole de publier une histoire complète de la Croix-Rouge en l'accompagnant de nombreuses illustrations, et nous faisions appel à la bonne volonté de toutes les sociétés nationales pour qu'elles permettent, par leur concours, la réalisation du but poursuivi et notamment la publication d'un historique aussi exact que possible sur chacune d'elles.

Le Comité central autrichien vient de faire paraître la seconde édition de ses Instructions pour les délégués-chefs et les, délégués de la Société autrichienne de la Croix-Rouge.

Ceux-ci sont les collaborateurs des organes sociaux, tant dans l'activité préparatoire de la paix que dans l'accomplissement en temps de guerre des tâches incombant à la Croix-Rouge. Les uns sont choisis parmi les officiers, — ce grade est même obligatoire pour certaines fonctions, — les autres sont pris parmi les personnes capables et dévouées à l'œuvre. Leurs fonctions sont purement honorifiques en principe. Ils sont soumis en temps de paix au président de la Société et en temps de guerre au commissaire impérial.

Dans notre numéro d'avril nous avons relaté les changements qui avaient été introduits dans les statuts de la Croix-Rouge américaine le 9 décembre 1902, et rendu impartialement compte des protestations que ces modifications avaient soulevées chez la minorité, laquelle s'était même adressée au Parlement. Nous avions en même temps laissé la porte ouverte aux justifications que les promoteurs de cette revision pourraient avoir à faire entendre. Celles-ci n'ont pas manqué de se produire.

La Société bavaroise de la Croix-Rouge a tenu son assemblée générale annuelle le 16 mars 1902, au palais du prince Luitpold, à Munich, sous la présidence de M. le comte von Drechsel-Deuffstetten, son président.

Dans son discours d'ouverture, ce dernier a renouvelé au prince régent la gratitude de la Société pour l'institution, qu'il a consentie, d'une décoration destinée à récompenser les services rendus dans le domaine de l'assistance volontaire, et d'une croix qui sera conférée à tous ceux qui auront accompli vingt années de service dans la Croix-Rouge.

A l'assemblée générale de la Société française de secours aux blessés militaires, tenue le 24 mai 1903 au palais d'Orsay, à Paris, sous la présidence de M. le marquis de Vogüe, en l'absence du général duc d'Auerstædt, président, M Léon de Gossellin, secrétaire général, a présenté le rapport sur les opérations pendant l'année 1902.

A l'occasion de la course de voitures-automobiles Paris-Madrid, interrompue de façon si subite à la suite des accidents nombreux qui se sont produits sur le parcours Paris-Bordeaux, la Croix-Rouge espagnole avait pris d'excellentes dispositions pour assurer le service des secours sur le parcours espagnol.

Elle avait établi 40 postes de secours, distants les uns des autres de 16 kilomètres environ, et les avait dotés de tout le matériel nécessaire pour donner-les soins aux blessés. Le personnel de ces postes était composé comme suit: un officier d'administration, un médecin-chirurgien, un assistant, un sociétaire prêt à faire n'importe quel service, trois brancardiers et un sociétaire cycliste; soit au total huit hommes dont l'un au moins devait connaître le français ou l'anglais. Chacun de ces huit membres de la Croix-Rouge avait ses attributions bien définies et était en possession d'instructions claires et précises sur ce qu'il avait à faire en cas d'accident.

Des raisons particulières ont forcé M. Antoine Pueblo Estringano à donner sa démission de comptable du Comité central; il a été remplacé dans ses fonctions par M. Joseph Prada y Guardia.

Pour des motifs de santé, le trésorier, M. Julien Perez-Honrado, a également donné sa démission; son poste a été confié à M. Jacinthe Cortellini y Diaz del Alcàzar, qui avait déjà autrefois rempli ces délicates fonctions.

L'orage soulevé par la revision des statuts de la Croix-Rouge américaine et dont nous avons entretenu nos lecteurs dans notre numéro d'avril, gronde toujours. Les attaques ont provoqué des réponses et des documents nombreux nous sont parvenus. Comme il est à présumer que ceux-là ne sont pas les derniers et que nous obtiendrons encore d'autres renseignements, nous attendrons le mois d'octobre pour en donner un compte rendu complémentaire à nos lecteurs, désireux de n'avoir pas à revenir sur ces discussions une troisième fois. Peut-être d'ailleurs que la conférence revisionniste du mois de septembre nous fournira l'occasion d'en entretenir quelques délégués américains, ce qui pourrait jeter sur le débat une lumière que des publications ne sauraient fournir.

Dans les derniers articles que nous avons consacrés à la Société danoise de la Croix-Rouge, nous avons mentionné l'essor pris par les sections de dames. Elles viennent de publier un rapport spécial de leur activité et, alors même qu'il n'est pas dans nos habitudes de consacrer des articles spéciaux aux sections, fussent-elles même féminines, nous croyons pouvoir nous départir de notre règle générale en faveur de ce rapport dont la comtesse A. Tramps, présidente des sections de dames, a bien voulu faire une traduction à notre intention.

Dans l'assemblée générale de la Société américaine de la Croix-Rouge, qui a eu lieu à Washington, le 9 décembre 1902, une refonte assez importante des statuts, relative principalement a la manière dont la Société devait être dirigée et administrée, a été votée à une grande majorité, malgré l'opposition énergique d'une certaine minorité.

La Renue générale de droit international public a publié dernièrement un article de M. P. Bogaïewsky sur les secours aux militaires malades et blessés avant le XIXme siècle. Nos lecteurs se souviennent que nous avons précédemment inséré dans notre Bulletin plusieurs articles dus à la plume de cet auteur et traitant: d'une part les prodromes de la Convention de Genève, c'est-à dire l'histoire des faits embryonnaires et des arrangements locaux et momentanés conclus par des belligérants et destines à leur permettre réciproquement de porter plus librement secours à leurs blessés, tentatives qui ont trouvé leur achèvement et leur perfection dans le pacte diplomatique du 22 août 1864, d'autre part, non plus l'histoire des conventions mais celle des mesures qui peu à peu et successivement, notamment de 1853 à 1863, furent prises en vue de soulager les blessés sur les champs de batailie par l'amélioration des services sanitaires ou par le secours de la population civile, tentatives qui portaient en germe la Croix-Rouge et qui aboutirent à la Conférence du 26–29 octobre 1863 où fut fondée cette grande institution humanitaire.

Les Archives de médecine et de pharmacie militaires ont consacré à la question de l'improvisation des moyens de secours en campagne trois intéressants travaux dus à la plume de médecins militaires français autorisés. Les Comités de la Croix-Rouge ne sauraient laisser passer sans en faire leur profit, les enseignements de cegenre, car l'on sait combien insuffisantes sont inévitablement en cas de guerre les ressources préparées à l'avance.

M. Gillot étudie, d'une façon plus ou moins complète, les questions-juridiques que soulève la Convention de Genève et donne une formule précise aux multiples tendances et vœux qui se sont manifestés dans la pratique et dans la littérature. Son ouvrage, intéressant et utile, nous fait parcourir toute cette longue histoire des efforts persévérants des hommes et des sociétés, qui, dévoués à leur mission humanitaire, ont poursuivi l'amélioration de cette-Convention, et qui, il faut l'espérer, verront sous peu se réaliser leurs nobles aspirations.

M. Antoine Rougier vient de publier un important ouvrage sur les guerres civiles et le droit des gens, dans lequel, remarquant que le droit des gens s'est longtemps désintéressé des guerres civiles, alors cependant que les lois de la guerre, proclamées comme une nécessité humanitaire en matière internationale, avaient aussi bien leur raison d'être observées dans des guerres civiles, il présente la synthèse du mouvement nouveau, consistant à chercher la solution des problèmes délicats soulevés par une guerre civile.

Les membres de la Croix-Rouge américaine, incorporés par la décision du Congrès du 6 juin 1900, déclarent adopter les statuts suivants pour régir leur société et règlementer leur action en vue de la réalisation du but de la dite association; tous autres statuts sont supprimés et abrogés.