Un graveur genevois, M. Ch -J. Richard, a eu l'heureuse pensée de mettre son talent artistique au service de la Convention de Genève, en exécutant une médaille commémorative de ce célèbre traité, et nous nous faisons un plaisir de signaler à nos lecteurs cette œuvre intéressante, que plusieurs d'entre eux seront sans doute désireux de posséder.

Le 30 novembre dernier, la Société suisse de la Croix-Rouge, l'Association samaritaine et la Société sanitaire militaire ont, conformément à l'accord intervenu entre elles, remis à l'Assemblée fédérale suisse une demande de subvention en faveur d'un secrétariat central, servant de trait d'union entre ces trois sociétés et devant avoir pour résultat de favoriser le développement des œuvres similaires qu'elles poursuivent. A côté des considérations qui les ont poussées à prendre cette décision, elles ont fait valoir, à l'appui de la fondation nouvelle et de son soutien par la Confédération, le fait que cette dernière donne déjà son appui financier au secrétariat ouvrier, à des institutions agricoles, industrielles, scientifiques et artistiques, d'une portée moins générale et d'un intérêt moins universel qu'une œuvre qui a pour but de servir la patrie aux jours de détresse. La somme demandée serait peu de chose, en comparaison des millions consacrés aux armements militaires, et le secrétariat central contribuerait certainement à donner une nouvelle impulsion aux principes de la Convention de Genève et de la Croix-Rouge. Elle permettrait qu'à còté des armements pour la guerre, qui ont pour objet la dévastation et l'anéantissement, se dressent les armements de l'humanité, ayant pour mission de soigner, de guérir et de sauver.

Dès que la guerre fut déclarée entre l'Espagne et les Etats-Unis d'Amérique, le Comité central portugais songea naturellement à se rendre utile aux belligérants dans la mesure de ses facultés Le cours de la guerre ne paraissant pas exiger de sacrifices pécuniaires des sociétés des neutres, vu que tout porte à croire que les services militaires de santé des belligérants pourront pourvoir à tous leurs besoins, le Comité central portugais a résolu de limiter son activité, pour le moment du moins, à offrir ses services aux sociétés de la Croix-Rouge américaine et espagnole, pour remplir les fonctions de leur agent dans l'échange des correspondances des blessés et des prisonniers avec leurs families et amis, vu que le service postal entre l'Espagne et les Etats-Unis est interrompu.

Le 3 juillet, plus de trois cent cinquante infirmiers-brancardiers étaient réunis pour les exercices de mobilisation organisés dans l'arrondissement de Rheims; le personnel de cet arrondissement était au complet et des délégations de brancardiers étaient venues des localités avoisinantes. Les exercices ne devant commencer qu'à midi et demi, un repas de trois cent vingt-cinq couverts fut servi auparavant, avec le matériel destiné aux infirmeries de gare. L'expérience fut concluante: le service d'alimentation ne laissa rien à désirer.

Nous rappelons à nos lecteurs qu'au mois de juin 1897 le Comité central serbe s'était reconstitué en laissant la présidence vacante. Le général Michkovitch, qui l'avait occupée en dernier lieu, venait d'être nommé ministre de la guerre, et le choix de son successeur n'était pas encore fait. Cette élection n'a eu lieu qu'au printemps de 1898 et elle a été notifiée alors au Comité internanational par la lettre suivante.

Nous lisons, dans le Moniteur Oriental, le compte rendu d'une séance tenue le 2 octobre 1897, par le Comité central du Croissant-Rouge. Il a été pourvu à l'acquisition, décidée au mois de juin, de 250 kilos de sulfate de quinine, fournis par la maison Dubosc, à Paris, et destinés à être expédiés au quartier général du corps d'armée de Thessalie, pour y combattre l'épidémie de fièvre intermittente qui y règnait. Une seconde commande de 200 kilos est décidée e pour faire face aux besoins actuels, et un crédit de 900 francs est voté à cet effet.

Le prince et la princesse de Naples ont accepté la présidence honoraire et le patronage du Sous-Comité régional de Naples, et c'est un fait réjouissant que de constater chaque année non seulement l'augmentation des forces et des ressources de la Société, mais aussi l'accroissement de la considération dont elle est l'objet.

Le premier objet à l'ordre du jour de la séance du Comité directeur de la Croix Rouge suisse, du 6 janvier 1898, était la fusion de la Société sanitaire militaire avec la Société suisse de la Croix-Rouge. Sur un exposé, présenté par le Bureau, des conditions auxquelles cette annexion pourrait s'effectuer, il fut décidé de proposer à l'Assemblée des délégués d'accepter la Société sanitaire militaire au sein de la Croix-Rouge, aux mêmes conditions que l'avait été antérieurement l'Association samaritaine.

«Nous avons l'honneur de vous informer que le Comité central de la Société suédoise de la Croix-Rouge a nommé président de la Société M. le général comte de Hamilton.

Depuis sa reconstitution au mois de mai dernier, le Comité central ottoman a eu l'obligeance de nous communiquer les procès-verbaux de ses séances, qu'il publie régulièrement dans un journal de Constantinople, et nous avons ainsi la satisfaction de pouvoir tenir nos lecteurs au courant de ses travaux.

Le journal l'Esercito Italiano raconte l'expérience qui vient d'être faite avec une partie de l'ambulance fluviale l'Alphonso Litta entre Milan et Venise. Quatre barques de cette ambulance, l'une pour le logement des officiers et la pharmacie, une autre pour l'infirmerie du personnel-directeur, une troisième pour l'infirmerie de la troupe, la quatrième pour les magasins de vivres et la cuisine, furent réunies à Milan à la fin de juin. Leur personnel se composait de vingt-sept hommes. L'itinéraire comportait: la navigation de Milan à Venise, par Pavie, Crémone et d'autres localités, où l'ambulance devait passer la nuit et pouvoir être visitée du public, un séjour de quelques jours à Venise, enfin le retour direct à Milan. La traction se fit soit par chevaux, soit à la rame, soit par un petit vapeur.

En commençant la Vme année de notre Revue trimestrielle, nous prévenons nos lecteurs que nous modifierons légèrement, à l'avenir, nos résumés, en accordant une place un peu plus large, dans nos analyses, aux mémoires qui visent des sujets d'un intérêt direct pour la Croix-Rouge et les secours volontaires.

Ainsi nous nous étendrons de préférence sur les travaux traitant des secours sur le champ de bataille, du transport des blessés, de l'organisation des ambulances, etc., et nous citerons brièvement, par contre, sans toutefois les passer sous silence, les travaux de médecine ou de chirurgie militaires qui sont plus ou moins étrangers à la sphère d'intérêt de la Croix-Rouge.

Dans sa séance du 29 avril 1898, la Direction de la Croix-Rouge suisse a été appelée à discuter la question, posée par la section de Glaris, de l'usurpation de la croix rouge par certaines industries, notamment par les fabriques de produits pharmaceutiques, pour recommander toutes sortes de remèdes. Tout en reconnaissant le grand avantage qu'il y aurait à pouvoir réprimer cet abus, le Comité ne peut qu'avouer son impuissance à réagir.

Dans un travail présenté à la section de médecine militaire du Congrès de Moscou, M. le Dr S. Unterberger, médecin principal de l'hôpital militaire de Zarskoje-Sselo (près Saint-Pétersbourg), a formulé des théories plus ou moins nouvelles à propos de la tuberculose, théories en contradiction complète avec les idées actuellement régnantes sur la nature de cette maladie. M. Unterberger s'applique, en effet, à démontrer que le dogme de la tuberculose une et indivisible, manifestation de la présence du bacille de Koch dans l'organisme, ne repose pas sur des fondements solides; que le tubercule se refuse parfois à héberger le bacille de Koch, aussi bien que ce dernier boude çà et là son domicile légal, au grand embarras du bactériologue. Du reste, et l'auteur le démontre par une statistique très complète, une forte proportion des cas dans lesquels on constate à l'autopsie des foyers tuberculeux n'ont pas présenté, pendant la vie, de tuberculose bacillaire. L'auteur arrive à la conclusion que le tubercule peut être produit par d'autres causes que le bacille de Koch, et peut exister sans lui, où se produire avant une infection bacillaire secondaire. La nature même de la tuberculose serait encore inconnue; la tuberculose bacillaire ne serait plus qu'une forme du tableau complexe de la tuberculose. La portée du bacille de Koch, comme essence même de la tuberculose, étant contestée, l'auteur recherche jusqu'à quel point la tuberculose est contagieuse, jusqu'à quel point aussi elle peut être héréditaire.

La prise de possession de Formose par les Japonais en 1895, consécutive à la guerre sino-japonaise, a été, de la part du Comité central de Tokio, l'occasion d'un déploiement d'activité, dont nous regrettons de n'avoir pu jusqu'à ce jour entretenir nos lecteurs. Les faits relatifs à cette mobilisation ne nous ont été connus que tout récemment, par une note présentée à la Conférence de Vienne en 1897 et insérée dans le compte rendu de cette réunion (p. 134), qui vient de paraître. Quoique nous n'ayons pas été en mesure de les relater en leur temps, nous tenons cependant à les signaler dans ce recueil, où tout acte important concernant la Croix-Rouge doit laisser une trace.

La question de l'acquisition de matériel suivant un plan rationnel a souvent préoccupé la Direction de la Croix-Rouge suisse. Une demande de la section de Glaris a attiré de nouveau son attention sur ce sujet, et l'a amenée à s'adresser au Département du matériel, pour connaître son avis à cet égard.

Nous lisons dans le Temps (no du 21 juin 1898):

« Le prince de Montenegro vient de recevoir du gouvernement russe, par l'entremise de la Croix-Rouge, tout un service de santé pour l'armée: tentes, lits, brancards, instruments chirurgicaux, objets pour pansements, etc.