L''Éducation Nationale est un bon journal et bien fait. Instructif et alerte, varié et solide. Il a aussi, parfois, le mot pour rire. C'est ainsi que, dernièrement, on a pu lire dans ses colonnes une prose précieuse consacrée par M. Gustave Cohen à deux morts récents : l'un, Henri Chamard, digne universitaire à, qui l'on doit de fort estimables travaux sur la Pléiade — l'autre, Abel Lefranc, esprit curieux, chercheur souvent heureux, promoteur bienfaisant d'études et d'entreprises qui ont renouvelé, entre autres, la -connaissance de Rabelais, de sa vie et de son oeuvre. Glissons sur son gros effort vain pour substituer un Shakespeare de son choix au Shakespeare traditionnel ; Abel Lefranc s'y est entêté des années durant, et on peut le regretter. Mais il avait encore d'autres curiosités, qui attestaient un besoin d'horizons plus vastes que ceux d'un « seiziémiste » condamné à, Rabelais à, perpétuité.