La présentation est centrée sur une partie des troubles neuropsychologiques, les troubles cognitifs, qui sont une complication importante des consommations de produits psychoactifs. Ces troubles sont fréquents dans la maladie alcoolique : 60 à 80 % des malades immédiatement après sevrage. La nicotine pourrait être un produit stimulant de la concentration et de la mémoire de travail. Toutefois, le tabagisme chronique est clairement associé à une altération globale des fonctions cognitives et en particulier des fonctions exécutives et de la mémoire prospective. Concernant les drogues illégales, il existe un risque significativement augmenté d’altérations cognitives pour le cannabis, les psychostimulants (cocaïne et ecstasy), les hallucinogènes et l’héroïne. Le dépistage de ces troubles est important pour plusieurs raisons :
– en raison de la grande fréquence des troubles qui sont souvent infra cliniques ;
– les co-consommations de produits psychoactifs sont très fréquentes et il est probable qu’une association de toxiques se traduise par une altération cognitive plus profonde ;
– des troubles cognitifs pourraient être un frein à la prise en charge addictologique puisqu’ils sont associés à une baisse de motivation pour le soin et à des difficultés pour intégrer les informations données pendant le soin ;
– enfin, l’existence de troubles cognitifs pourrait être un facteur pronostique péjoratif (difficultés pour prendre les bonnes décisions et donc taux de rechutes augmentés).
Le dépistage nécessite l’utilisation d’un test fiable, assez simple de réalisation et suffisamment sensible. Le Montréal Cognitive Assessment (MoCA) répond à ces critères et permet un premier screening. En fonction des résultats obtenus, des tests plus spécifiques, ainsi que des séances de réhabilitation adaptées peuvent être proposés. En dehors des atteintes les plus sévères, l’arrêt du toxique va permettre une amélioration des compétences cognitives qui va débuter dès les premières semaines et se poursuivre parfois pendant plusieurs mois.