Le terme de « dépression » est communément associé à tout trouble de l’humeur de la période périnatale. Pourtant, les rares travaux étudiant les profils évolutifs des symptômes dépressifs depuis la grossesse jusqu’à plusieurs années post-partum suggèrent qu’il existerait différents type de trajectoires [1]. Les résultats des travaux issus de la cohorte bordelaise MATQUID qui seront présentés (597 patientes suivies depuis le dernier trimestre de la grossesse jusqu’aux 2 ans de l’enfant) suggèrent également l’existence de 4 profils différents pour la symptomatologie dépressive périnatale, en termes d’intensité et de facteurs de risque [2].
Au-delà de la problématique sémiologique, l’accès aux soins de ces patientes reste une question d’actualité. Les différents plans de périnatalité français avaient, entre autres, pour objectifs d’améliorer l’accès aux soins de ces patientes, qui reste limité [3]. Une analyse des données concernant les mères de la cohorte Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE) ont montré que environ 12 % des femmes enceintes en France en 2011 déclaraient présenter des « difficultés psychologiques » et n’avaient pourtant qu’un accès limité aux soins psychiques (25,4 % de ces femmes déclarant des difficultés psychologiques rapportaient avoir bénéficié d’une consultation prénatale avec un spécialiste de la santé mentale, 10,6 % l’utilisation d’un traitement psychotrope, et 6,4 % les deux) [4].
Les résultats de ces différents travaux soulignent la nécessité d’affiner la connaissance de la sémiologie des troubles dépressifs périnataux, pour permettre aux patientes d’accéder à des parcours de soins plus spécifiques.