Il y a 6 ans, sous le signe du nénuphar, le Club de Rome lançait aux pays industrialisés un avertissement dans lequel il prévoyait les limites de leur développement économique et ľurgence d’un ralentissement du rythme de leur croissance. La chose provoqua une certaine polémique entre spécialistes au sujet des chiffres avancés et des méthodes de prévision utilisées, alimenta nombre de discours et articles académiques, mais resta lettre morte au niveau des dirigeants et du grand public. II ne fallait, sous aucun prétexte, troubler le climat euphorique de ces années de forte consommation.
Les événements que nous avons connus depuis ont amené une situation économique qu’une minorité de plus en plus clairsemée d’optimistes irréductibles s’obstinent à qualifier de crise. On est en droit de se demander si les conditions de « croissance zéro » annoncées par le Club de Rome ne sont pas en train de se concrétiser dans les faits, amenant des mutations structurelles profondes et multiples dans notre société.
Nous avons essayé de cerner dans cette note (1) l’évolution des structures industrielles au cours des dix années qui ont marqué la charnière entre la période de prospérité (1965-1970) et le début de la crise (1970-1975).