Notre commission est saisie par l'assemblée d'un projet très intéressant dû à l'initiative généreuse du président de la Croix-Rouge italienne, M. le sénateur Ciraolo.

Ce projet proclame la nécessité d'une organisation international destinée à participer à l'œuvre de secours en faveur des peuples frappés par des calamités.

Faisant suite au XIIIe Congrès qui avait eu lieu en août 1921 à Prague, le XIVe Congrès universel des espérantistes s'est réuni à Helsingfors (Finlande), en août 1922, et a été fréquenté par plus d'un millier de participants, venus de 32 pays différents. Le Comité international de la Croix-Rouge avait été prié de s'y faire représenter. Constamment désireux d'encourager tout effort tendant à accroître les bonnes relations et à resserrer les liens entre nations diverses, il a volontiers accepté cette invitation et a délégué' à cet effet M. Rodolphe Horner, secrétaire général du Comité universel des Unions chrétiennes de jeunes gens. Celui-ci, après son retour à Genève, a rendu compte au Comité international de sa mission et des résultats du Congrés.

La Xme Conférence des Sociétés de la Croix-Rouge, tenue à Genève en mars 1921, dans sa XVme résolution, avait émis le vœu «que les gouvernements concluent dans le plus bref «délai possible une Convention diplomatique sur les prison-«niers de guerre, les déportés, les évacués et les réfugiés, préci-«sant leur situation juridique et fixant les règles du régime «auquel ils pourront être soumis.

Le rapport que j'ai l'honneur de présenter à l'Assemblée se rattache à une proposition dont l'auteur est le sénateur Giovanni Ciraolo. Cette proposition a pour objet l'organisation d'une fédération internationale, permettant de secourir les populations en cas de calamités. Votre Vme Commission m'a confié la mission agréable de louer et la proposition et son auteur, et de vous dire en même temps qu'elle a trouvé dans le rapport du secrétariat général sur cette question des observations pleines d'intérêt, des suggestions diverses et ingénieuses, en un mot, tous les éléments indispensables pour dresser le plan complet d'un statut international sur cette matière.

Nous allons aborder maintenant la troisième phase de l'histoire de l'A. R. A., celle qui est d'ailleurs encore en pleine activité. Nous voyons que le nom de l'A. R. A. E. C. F. est abandonné et que l'ancien nom d'A. R. A. tout court est de nouveau en vigueur. L'action américaine garde cependant le caractère d'œuvre privée qu'elle avait prise avec le nom d'A. R. A. E. C. F.

a) Avant la famine. Bien avant la famine de Russie, l'A. R. A. E. C. F. avait déjà commencé à secourir des enfants dans ce pays. En Russie blanche, les membres de la mission de Pologne qui, au cours de leur activité, avaient été en contact avec la Russie, se rendirent compte de la nécessité de ravitailler également les enfants russes. Les expériences des délégués américains avaient prouvé que le ravitaillement des enfants dans la Russie blanche pouvait se faire dans de bonnes conditions et sans entrer en conflit avec les mesures que le gouvernement soviétique avait prises lui-même pour secourir les enfants. L'A. R. A. était done en droit de compter sur l'appui officiel.

En 1918, dès l'armistice, il apparut nettement que des difficultés immenses, malgré toutes les mesures prises par le gouvernement français, attendaient, dans les pays en ruines, les families réintégrant leur domicile d'avant guerre; que de graves problèmes de santé seraient à résoudre pour les enfants ayant subi l'occupation, créatrice de misères physiologiques et intellectuelles chez de jeunes êtres soumis pendant quatre années au régime de la sous-alimentation, de la terreur, de l'angoisse constante, et pour les enfants qui, évacués à diverses reprises, avaient connu prématurément les fatigues d'une vie incertaine et instable.

Au point de vue ethnologique et physique, le Caucase constitue la partie la plus intéressante de la Russie ; c'est en même temps une contrée superbe. Situé au sud-est de la Russie, il en est séparé par la grande chaîne du Caucase. Il est baigné à l'ouest par la mer Noire, à l'est par la mer Caspienne. La frontière sud confine à l'empire ottoman.

Notre Commission a été composée comme suit, conformément à l'accord du 30 janvier 1923 (chapitre 3, art. 6).

Membres neutres: colonel-commandant de corps Wildbolz, membre de la Croix-Rouge suisse, président; Dr Lindsjöe, membre de la Croix-Rouge suédoise; Dr Page, membre de la Croix-Rouge suisse.