LES textes vèdiques ne nous renseignent guére sur la nature du “ Bouc monopede ” (Aja ekapād). Dans la plus ancienne littèrature, il est gènèralement en relation avec le “ Serpent du fond ” (Ahi budhnya) et cette association s'affirme jusque dans le rituel domestique.1Atharva-veda, xii, 1, 7, nous apprend que Rohita, le “ Rouge ”, après avoir ordonné l'univers et ètabli la voûte cèleste (nāka), èrigea un support pour ètayer le ciel. V. Henry, suivi par Bloomfield, admettait que cet animal mythique ètait une entitè solaire (Les Hymnes Rōhitas, p. 25 ; SBE., xlii, p. 664).
H. Oldenberg n'en voulut rien croire (Religion du Vèda, trad. Henry, p. 60, n. 2). A. Hillebrandt reste indcis (Vèd. Myth., iii, p. 340). Macdonell, approuvè par Keith, identifie le “ Bouc monopède ” avec l'èclair (Ved. Myth., p. 74 ; Rel. and Phil, of the Veda and Upanishads, p. 137).Suivant l'èpopèe, le Soleil est formè de deux parties : l'une lumineuse qui nous èclaire, et l'autre obscure qu'on appelle son “ pied ” (pāda). Au moyen de ce “ pied ”, il pompe l'eau pendant huit mois et la fait ensuite retomber en pluie pendant quatre mois (Mhbhār., 8, 79, 78, et xii, 363, 5 et suiv.; cf. Hopkins, Epic Mythology, p. 85).Ce dernier mythe a pu être suggèrè aux populations de l'Asie des moussons par le spectacle des trombes.