Nous avons parlé, dans notre précédent numéro, d'une campagne de diffamation menée contre la Croix-Rouge espagnole par un journal intitulé Le Brancardier; nous avons la satisfaction d'annoncer aujourd'hui à nos lecteurs que cette campagne est terminée et que le journal précité a cessé de paraître.

On a vu plus haut que la Croix-Rouge anglaise avait, avec l'expression d'une sincère gratitude, décliné l'offre que nous lui avions faite, au début des hostilités au sud de l'Afrique, d'adresser aux sociétés des Etats neutres un appel en sa faveur, pour le motif que les dons recueillis en Angleterre suffisaient amplement alors à satisfaire aux besoins. Nous sommes à même de donner quelques détails sommaires sur les mesures prises par la Croix-Rouge anglaise.

Les soussignés ont le devoir de prévenir les Comités centraux de la Croix-Rouge que certaines feuilles, entre autres celles qui portent le titre de « El Camillero » et « Los Prisioneros », n'ont rien de commun avec l'œuvre de la Croix-Rouge en Espagne, dont le seul organe autorisé est le Bulletin mensuel de la Société, qui vous est envoyé régulièrement.

On a eu, dès longtemps, beaucoup à se plaindre de l'insuffisance du personnel sanitaire auxiliaire, soit quant à son instruction soit quanta sa force numérique. Les réformes tentées à cet égard en 1896 n'ont pas donné les résultats espérés. Pour faire de ce personnel auxiliaire un organisme viable, il faut une connaissance exacte des besoins de l'armée et une instruction technique suffisante pour se tenir à la hauteur des progrès modernes.

La Société bulgare de la Croix-Rouge, fondée le 14/26 septembre 1885, a tenu son assemblée générale annuelle le 29 mai/11 juin 1900 à Sofia, sous la présidence de M. J.-E. Guéchoff, président du Conseil d'administration de la Société. Assistaient à cette assemblée la plupart des délégués des vingt-et-un Comités régionaux de la Croix-Rouge bulgare, siégeant dans vingt-et-une des principales villes de la Bulgarie.

Dans sa dernière session (juin 1900), le Congrès a reconnu officiellement l'existence de la Croix-Rouge américaine et le président en a signé l'acte en présence de miss Clara Barton, saisissant cette occasion de féliciter cette dernière de l'œuvre accomplie pendant la guerre hispano-américaine. Cette loi annule l'ancienne organisation et la remplace par une nouvelle, tout en laissant régner, par dessus toute l'institution, le même esprit qui a présidé en 1881 à la fondation de l'œuvre et à son développement pendant 20 ans aux Etats-Unis.

Comme nous le disions dans notre avant-dernier Bulletin, nous n'attendions que d'être officiellement informés de la constitution du nouveau Comité central anglais pour communiquer cette importante nouvelle aux Comités centraux de tous les pays. Or, au mois d'octobre dernier, nous avons reçu de ce nouveau Comité une lettre accompagnant l'envoi de ses statuts mais ne renfermant aucune indication sur le point qui nous intéressait particulièrement, à savoir si le nouveau Comité remplaçait le Comité central actuel pour la correspondance internationale. Nous nous sommes alors adressés à ce dernier pour obtenir de lui quelques éclaircissements à cet égard, et celui-ci nous a, par lettre du 28 octobre 1899, fait savoir que le nouveau Comité central anglais n'avait été constitué que dans l'intention de centraliser l'assistance volontaire qui serait offerte aux troupes anglaises engagées dans une guerre, tant par la Croix-Rouge anglaise que par d'autres sociétés anglaises apparentées, qu'en outre sa constitution ne lui permettait pas d'intervenir dans l'œuvre accomplie par la Croix-Rouge anglaise, sous l'égide de la Convention de Genève, en faveur des soldats malades ou blessés à la guerre, et que, par conséquent, il ne saurait être substitué pour la correspondance internationale au Comité central.

En date du 3 novembre 1899, le ministre de la guerre a avisé le président du Comité central madrilène que, conformément à la 27me des bases approuvées par décret royal du 29 août dernier, pour la réorganisation de la Croix-Rouge espagnole, il avait nommé la commission chargée d'étudier et de rédiger le règlement spécial qui fixera les relations de cette Société avec les autorités militaires, en temps de guerre, et déterminera les attributions et les devoirs de cette association.

Le Comité central de la Croix-Rouge espagnole a accordé un secours de 3000 piécettes à la section de Valladolid, avec prière de répartir cette somme entre les victimes de l'incendie qui a détruit en grande partie le village d'Ataquines; il a également fait parvenir une somme de 1000 piécettes à la Commission de la Croix-Rouge de Zamora pour être distribuée entre les deux localités de Benavente et de Guarrate qui ont supporté une catastrophe analogue et enfin une somme égale au sous-comité de Léon pour les victimes des dernières inondations.

Quelques détails sur l'organisation des troupes sanitaires de l'armée anglaise au sud de l'Afrique seront peut-être de nature à intéresser nos lecteurs.

Chaque unité (régiment, bataillon, etc.) a son chirurgien, lequel est chargé de porter les premiers secours à tout blessé, tandis que les brancardiers sont là pour l'emporter au lazaret. En première ligne fonctionnent les ambulances, d'où les blessés, après avoir reçu les premiers soins, sont transportés à la station de rassemblement, située autant que possible hors de la portée des balles, sur une route et à proximité d'un cours d'eau. C'est là que se rencontrent tous les instruments et médicaments nécessaires et que la blessure est pour la première fois sérieusement examinée. De là les blessés sont transportés aux lazarets de campagne.

Le 29 avril dernier, au Palais de la Légion d'honneur et sous la présidence du général Davout duc d'Auerstaedt, a eu lieu l'assemblée générale annuelle des membres fondateurs de la Société française de secours aux blessés militaires. Le Président de la République, ainsi que le ministre de la guerre, s'était fait représenter.

Nous extrayons des Archives médicales belges les conclusions suivantes qui résument en peu de mots les comptes rendus des services sanitaires pendant la guerre de Cuba en ce qui concerne les plaies par armes à feu:

Les résultats déduits de 1400 observations diffèrent de ceux qu'on avait obtenus dans les expériences de tir faites sur des cadavres ou sur des animaux.

Nous avons reçu de Mme A. Hamilton sa thèse de doctorat en médecine, un grand ouvrage illustré, de plus de 300 pages et intitulé Considérations sur les infirmières des hôpitaux. Ce livre traite un sujet trop à l'ordre du jour au sein des sociétés de la Croix-Rouge, dont une des tâches les plus importantes est sans contredit la formation de bonnes infirmières, pour que nous ne le signalions pas au moins à l'attention de nos lecteurs. Au surplus, tout un chapitre (6me partie) est consacré aux sociétés de la Croix-Rouge et à l'examen des conditions d'admission, de formation et de fonctionnement des infirmières de la Croix-Rouge dans la plupart des Etats de l'Europe.

Deux expériences pratiques ont été faites au cours de l'année 1898, au sein de la Société italienne de la Croix-Rouge, l'une par le sous-comité d'Ancône, l'autre par celui de Palerme.

La première fut un essai de mobilisation d'un hôpital de guerre de 50 lits, qui eut lieu du 23 juillet au 4 août 1898, dans la région d'Ancône. Au départ, le président de la Croix-Rouge italienne, comte Taverna, passa la revue du personnel. Dans chaque localité où le détachement passait la nuit, l'hôpital était rapidement dressé dans les locaux de l'école, et le public admis à le visiter. La difficulté pratique que l'on rencontra à plusieurs reprises, au cours de cet exercice, fut de trouver une place suffisante pour déployer les 50 lits de l'hôpital. On ne put le faire que dans deux villes au cours de la route. La direction de la Société italienne étudie actuellement le moyen de parer, dans la mesure du possible, à ce grave inconvénient.

Le rapport concernant les blessures par armes à feu pendant la guerre hispano-américaine en ce qui concerne l'armée régulière américaine, pendant l'année 1898, a été récemment publié. Sans s'arrêter aux chiffres, on peut constater que le fait principal qui s'en dégage, c'est la bénignité relative des blessures dans leur ensemble, malgré les circonstances particulièrement défavorables contre lesquelles eut à lutter le Service de santé. Les blessures simples des parties molles ont été, il est vrai, très fréquentes (68,1%) mais ont presque toujours guéri rapidement. Plus des deux tiers des blessés avaient pu reprendre leur service avant la fin de l'année.

L'Association des dames françaises a tenu son assemblée générale annuelle le 24 novembre 1899 à Paris, dans l'amphithéâtre de la Sorbonne, sous la présidence de M. le général Ladvocat, président effectif. Mme Loubet, présidente d'honneur, assistait à la séance.

Le rapport financier de la commission des finances accuse un mouvement de fonds de fr. 127, 218 29 de recettes et de fr. 88,461 44 de dépenses.