Emile Mâle déjà avait noté comment, à partir de 1260 environ, les images de l'Enfant Jésus tenu par sa mère laissent progressivement apercevoir les genoux puis les cuisses du bébé. Dès le XIVe siècle, sa nudité complète s'exhibe, soulignée parfois par un attouchement du sexe, accompli généralement soit par l'enfant lui-même, soit par sa mère. Cette ostentatio genitaliuma été expliquée par Émile Mâle lui-même et par d'autres comme la marque d'un progrès du « réalisme » ou du « naturalisme » dans l'art du Bas Moyen Age et de la Renaissance, ou encore d'un essor du «sentiment de l'enfance », selon les termes de Philippe Ariès : de plus en plus, les artistes auraient voulu figurer l'Enfant Jésus sous les traits et avec les gestes, même les plus indiscrets, des petits enfants réels.