Parfois, l’histoire passe dans un film, et ce passage le transforme, conditionnant des « formes cinématographiques de l’histoire ». Nous prenons deux exemples récents où l’histoire revient dans un film pour le bouleverser: Caché (2005), film français du cinéaste autrichien Michael Haneke, et La Question humaine, réalisé par Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval en 2007. Dans le premier, remonte une violence aux racines historiques, à travers les événements du 17 octobre 1961 et le sort fait aux Français musulmans d’Algérie en métropole. Dans La Question humaine, qui se déroule également à Paris de nos jours, l’histoire, celle du système d’extermination nazi, s’infiltre peu à peu dans l’enquête interne que mène dans son entreprise un responsable des ressources humaines, remettant en cause sa personnalité et sa fonction. Ni Caché ni La Question humaine ne sont à proprement parler des « films historiques ». Pourtant, ce sont bien deux films d’histoire. Car, dans un contexte polémique, ils sont déterminés par certaines formes cinématographiques de l’histoire (le palimpseste, l’effet spectral, le récit policier) que nous tentons ici d’analyser.