Par dépit, plus que par modestie peut-être, Goethe a qualifié ses travaux et ses théories botaniques de « fantaisies ». C'est le terme que reprend M. Hocquette dans un livre, agréable à lire, où il s'efforce de prouver que Goethe ne mérite, pour ces recherches, ni le mépris ni le silence.
Cependant, est-ce bien exact, au moins pour le silence ? Je ne le crois pas, à en juger par les publications, spéciales ou générales, ainsi les livres de Michéa et de Berthelot pour ne citer que la récente littérature de langue française. De plus, dans l'Histoire de l'Anatomie Comparée de Cole, Gœthe a droit à cinq pages ; dans son Histoire de la Biologie, Singer le cite seize fois et discute à son propos sur plusieurs pages, etc… Quant à la considérable littérature de langue allemande, elle abonde en panégyriques et à l'inverse on peut lire, notamment dans le livre de Kohlbrugge, de multiples textes, références et citations où Gœthe est assez malmené. C'est dire que Gœthe, loin d'être ignoré, est bel et bien connu et souvent discuté comme naturaliste, il ne faudrait tout de même pas l'oublier.