Considérant les profondes modifications hormonales et endocriniennes de l’accouchement, de nombreux chercheurs ont évoqué l’hypothèse d’une cause biologique aux troubles dépressifs du post-partum. Néanmoins, l’état actuel des théories biologiques de la dépression du post-partum est sujet à controverse. L’analyse des corrélations entre l’estradiol, la progestérone, les catécholamines plasmatiques et les troubles anxieux et dépressifs de la grossesse et du post-partum, présentée dans cette publication, a porté sur 36 femmes. Elle s’inscrit dans une étude épidémiologique longitudinale, de type prospectif, ayant inclus 211 femmes enceintes. Outre le recueil des données socio-démographiques, biographiques, socio-environnementales et médicales, l’évaluation psychopathologique a porté sur l’échelle d’anxiété de de Bonis, l’échelle du Center for Epidemiologic Studies of depression (CESd), 1’échelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS), les critères d’un épisode dépressif majeur selon le DSM III (au début, en milieu et en fin de grossesse, à l’accouchement et dans l’année du post-partum: 1er, 3e, 6e, 9e et 12e mois). L’évaluation du post-partum « blues » aux 2e, 4e et 6e jours suivant l’accouchement s’est fondée sur l’échelle de Pitt. Les dosages biologiques ont été réalisés le matin à 8 h, à jeun, le 3e jour suivant l’accouchement. Si les femmes ayant présenté un épisode dépressif majeur (DSM III) à l’accouchement ont tendance à avoir des taux plasmatiques d’estradiol et de catécholamines inférieurs et de progestérone supérieurs aux femmes normothymiques, la différence n’est néanmoins pas statistiquement significative de même que les analyses de corrélation clinico-biologique avec les autres instruments d’évaluation psychopathologique.