Chacun retient mieux certains évènements historiques après les avoir vus au cinéma. Son fort pouvoir de mémorisation est lié au fait qu’il touche à la fois la vue, l’ouïe, mais aussi l’empathie et le vécu émotionnel. La psychiatrie a toujours utilisé la vidéo pour vulgariser des notions auprès du grand public ou pour enseigner aux étudiants : cassettes VHS, films grand public et maintenant youtube. La vidéo contextualise et donne accès à la dimension multi-sensorielle de la recherche sémiologique. Elle est utilisée pour introduire un cours, illustrer et expliquer des termes, et permettre une analyse critique. Filmer des entretiens permet aussi d’enseigner les bases de la relation médecin/patient et de développer l’empathie des étudiants. Les études ont prouvé que l’enseignement magistral avec vidéo a un apport positif dans l’apprentissage des étudiants – meilleurs résultats aux examens théoriques et pratiques [2–5]. Quel est donc l’apport actuel ? D’une part, la vidéo en accès libre sur un site internet touche une génération d’étudiants naturellement utilisatrice de ces nouvelles technologies . D’autre part, cet accès facilité au niveau national permet une uniformisation des données et de l’enseignement. L’usage de la vidéo en psychiatrie n’est pas sans problèmes éthiques : déontologiquement, il n’est pas possible de filmer des patients hospitalisés sous contrainte, dont le jugement est considéré comme altéré. Pour des fins d’enseignement, l’accès à de telles vidéos doit être protégé. Le site internet de l’AESP étant en accès libre pour un public d’étudiants en médecine, nous avons recours à des comédiens et cinéastes bénévoles. L’AESP a débuté deux projets :
– créer des courts métrages illustrant la sémiologie en suivant des patients « comédiens » dans leur quotidien ;
– illustrer par des séquences de quelques secondes les termes sémiologiques du dicosémiopsy de l’AESP, http://dicosemiopsy.asso-aesp.fr/.