On admet généralement que la mobilité internationale serait devenue très
forte à la suite de la libéralisation et de l'intégration financière des
vingt dernières années. De façon surprenante, la plupart des travaux
empiriques « à la Feldstein-Horioka » ne valident cette hypothèse. Une
reconsidération de ces estimations conduit toutefois à des résultats neufs.
Les tests, même classiques, confortent l'idée d'un accroissement à long
terme de la mobilitéet la tendance s'est accentuée depuis le début des
années quatre-vingt. Tous les pays industrialisés, grands ou petits, sont
concernés par cette augmentation; la globalisation financière marque
néanmoins une frontière entre ces pays et les pays émergents pour lesquels
l'investissement demeure dépendant de l'épargne intérieure. Dans l'ensemble,
la décorrélation entre investissement et épargne se manifeste par une plus
grande autonomie des flux de capitaux. La relation linéaire entre
investissement et épargne pivote autour d'un point fixe représenté par le
taux d'épargne mondial. Le positionnement des pays par rapport à ce point
fixe permet d'établir une typologie robuste qui remet en cause l'idée reçue
selon laquelle tous les pays seraient égaux devant la globalisation
financière.