Cet article propose une analyse économique de la sécession. Il s’inspire des travaux d’Alesina et Spolaore (1997), de Berkowitz (1997) et de Bolton et Roland (1997). Le raisonnement mené au niveau des Etats est largement transférable aux collectivités locales (régions, villes,…). Le recours à une représentation spatiale de la population nous permet d’appréhender l’hétérogénéité des préférences individuelles en matière de bien public. Le pays est supposé divisé en deux régions. La décision de sécession résulte d’un arbitrage individuel entre pression fiscale et localisation du bien public local, cet arbitrage évoluant selon la taille et le découpage régional du pays. En l’absence de disparités de revenus, nous montrons que le centre, la plus grande des deux régions, est davantage enclin à l’indépendance. Une approche normative, en terme de surplus, conclut notre analyse en appréciant l’efficacité économique du processus démocratique. Il apparaît alors que toute sécession unilatérale réduit le bien-être des deux régions.