Cette étude pilote sur un cas se propose d'étudier les modifications de certains marqueurs linguistiques au cours d'une thérapie cognitive de la dépression, selon le modèle de Beck. Les 12 entretiens de la psychothérapie sont enregistrés sur bande magnétique, permettant une analyse systématique de toutes les distorsions cognitives. En parallèle, est menée une analyse clinique et linguistique qui porte plus sélectivement sur 4 entretiens équidistants. Ainsi seront cotés aux entretiens 1, 4, 8 et 12 les échelles de la dépression de Hamilton, de l'anxiété de Hamilton et le Beck Depresion Inventory. De plus, une analyse propositionnelle du discours centrée sur l'étude des verbes, de la déictisation de locution, de la modalisation et des joncteurs est menée. Le dépouillement de toutes les données sémantiques s'effectue grâce au logiciel d'analyse propositionnelle du discours (Groupe de recherche sur la parole, Paris-VIII). L'évolution clinique favorable sous thérapie est traduite non seulement par l'amélioration de la symptomatologie mais aussi par la diminution des scores aux échelles d'anxiété et de dépression. Parallèlement, les distorsions cognitives diminuent quantitativement dans l'ensemble et plus spécifiquement pour l'inférence arbitraire et la personnalisation. Certains témoins linguistiques (verbes factifs, joncteurs oppositifs…) varient significativement, pouvant ainsi traduire les modifications opérées par la thérapie cognitive dans la structure discursive du patient.